figure quelconque, ne peut jamais, en vertu de cette
figure, réduire l’image du Soleil en un efpace plus petit
que de 2 z minutes; que dès-lors l’image augmentera
toujours à meiiire qu’on s’éloignera; que de plus chaque
point de la fitrface nous donnera une image d’une même
largeur, par exemple, d’un demi-pied à 60 pieds: or
comme il eft néceffaire pour produire tout l’effet poffible
que toutes ces images coïncident dans cet efpace d’un
demi-pied, alors au lieu de brifèr le miroir en une infinité
de parties, il eft évident qu’il eft à peu-près égal & beaucoup
plus commode de ne le brifer qu’en un petit nombre
de parties planes d’un demi-pied de diamètre chacune,
parce que chaque petit miroir plan d’un demi-pied donnera
une image d’environ un demi-pied, qui fera à peu-près
auffi luminetïfe qu’une pareille fitrface d’un demi-pied prife
dans le miroir fjffiérique ou hyperbolique.
La théorie de mon miroir ne confifte donc pas, comme
on l’a dit ici, à avoir trouvé l’art d’infcrire aifément des
plans dans une fitrface fphérique & le moyen de changer
à volonté la courbure de cette fitrface fphérique ; mais
elle fiippofe cette remarque plus délicate & qui n’avoit
jamais été faite, c’eft qu’il y a prefque autant d’avantage
à fe fèrvir de miroirs plans que de miroirs de toute autre
figure, dès qu’on veut brûler à une certaine diftance, &
que la grandeur du miroir plan efl déterminée par la
grandeur de l’image à cette diftance, en forte qu’à la
diftance de 60 pieds, où l’image du Soleil a environ un
demi-pied de diamètre, on brûlera à peu-près auffi-bien’
d e s M i n é r a u x , P artie Expé rimen ta le. 4 3 7
afec des miroirs plans d’un demi-pied qu’avec des miroirs
hyperboliques les mieux travaillés, pourvu qu’ils n’aient
que la même 'grandeur. D e même avec des miroirs plans
d’un pouce & demi, on brûlera à iy pieds à peu-près
avec autant de force qu’avec un miroir exaélement travaillé
dans toutes fes parties, & pour le dire en un mot, un
miroir à facettes plates produira à peu-près autant d’efïèt
qu’un miroir travaillé avec la dernière exaélitude dans
toutes fès parties, pourvu que la grandeur de chaque
facette foit égale à la grandeur de l’image du Soleil ; &
c ’eft par cette raifon qu’il y a une certaine proportion
entre la grandeur des miroirs plans & les diftances, &
due pour brûler plus loin, on peut employer, même
avec avantage, de plus grandes glaces dans mon miroir
que pour brûler plus près.
Car fi cela n’étoit pas, on fent bien qu’en réduifànt,
par exemple, mes glaces de fix pouces à trois pouces,
& employant quatre fois autant de ces glaces que des
premières, ce qui revient au même pour l’étendue de
la fitrface du miroir, j ’aurois eu quatre fois plus d’effet,
& que plus les glaces feroient petites & plus le miroir
produirait d’effet; & c ’eft à ceci que fe ferait réduit
l’art de quelqu’un qui aurait feulement tenté d’infcrire une
fitrface polygone dans une fphère, & qui auroit imaginé
l’ajuftement dont je me fuis fervi pour faire changer à
volonté la courbure de cette fitrface ; il auroit fait les
glaces les plus petites qu’il auroit été poffible; mais le
fond & la théorie de la chofe eft d’avoir reconnu qu’il