petites lunettes maffives de verre, font plus obfcures qu’une
petite lunette ordinaire du même verre & des mêmes di-
menfions, elles donnent à la vérité moins d’iris, mais elles
n’en font pas meilleures; & fi on lès-faifoit plus longues,
toujours en verre maffif, la lumière après avoir traverfé
eette épaiffeur de verre, n’auroit plus allez de force pour
peindre l’image de l’objet a notre oeil. Ainli pour faire
des lunettes de to ou 20 pieds, je ne vois que l’eau
qui ait affez de tranfparence pour laiffer paffer la lumière
fans l’ éteindre en entier dans cette grande épaiffeur: en
employant donc de 1 eau pour remplir 1 intervalle entre
l ’objeétif & l’oculaire, on diminuera en partie l ’effet de
îa différente réfrangibilité ( i ) , parce que celle de l’eau
approche plus de celle du verre que celle de l ’air, & fi on
pouvoit, en chargeant l ’eau de différens fols, lui donner
le même degré de puiffance réfringente qu’au verre, il
n’eft pas douteux qu’on ne corrigeât davantage par ce
moyen l’effet de la différente réfrangibilité des rayons.
Il s'agirait donc d’employer une liqueur tranfparente
(i) M. de fa, Lande, l’un de
nos pius fiivans Aftronomes, après
avoir lu,cet article , a bien voulu
me communiquer quelques ; remarques
qui m’ont paru très-juites
& dont j ’ai profité. Seulement je
ne fuis pas d’accord avec lui fur
ces lunettes remplies d’eau ; il croit
qu’on diminuerait très-peu la différente
réfrangibilité.) parte que l'eau
difperfe les rayons colorés d’une manière
différente du verre , i f qu’il y
düroit des couleurs qui proviendraient
de l ’eau i f d’autres du verre. Mais
en fe fervant du verre le moins
denfe, & en augmentant par les
fels fa denfité de l’eau, on rapprocherait
de très-près leur puiflânce
réfraélive.
DE S M IN É R A U X , P artie Exp é rim en ta le . 4 6 9
qui auroit à peu-près la même puiffance réfrangible que
le verre ; car alors il fera fur que les deux verres avec
eette liqueur entre-deux, corrigeront en partie l’effet de
la différente réfrangibilité des rayons, de la même façon
qu’elle eft corrigée dans la petite lunette maffive dont
je viens de parler.
Suivant les expériences de M. Bouguer, une ligne
d’épaiffeur de verre détruit j de la lumière, & par confé-
quent la diminution s’en feroit dans la proportion fltivante :
Ëpaiffeurs. . . . I , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 lignes;
Diminutions,, j , 507> TiJ-> ~ï\oV> Irfioÿ’ SlfôTÿ’ en forte
que par la fournie de ces fix termes on trouverait que la
lumière qui paffe à travers fix lignes de verre, auroit déjà
perdu 77HH > c ’efl-à-dire, environ le de fa quantité.
Mais il faut confidérer que M. Bouguer s’efl fervi de
verres bien peu tranfparens, puifqu’il a vu qu’une ligne
d’épaiffeur de ces verres détruifoit ~ de la lumière. Par
les expériences que j’ai faites for différentes efpèces de
verre blanc, il m’a paru que la lumière diminuoit beaucoup
moins. Voici ces expériences qui font affez faciles
à faire, & que tout le monde efl en état de répéter.
Dans une chambre obfoure dont les murs étoient
noircis, qui me fervoit à faire des expériencesd’Optique,
j’ai fait allumer une bougie de cinq à la livre ; la chambre
étoit fort vafte & la lumière de la bougie étoit la foule
dont elle fût éclairée. J ’ai d’abord cherché à quelle dit
tance je pouvois lire un cara&ère d’impreffion, tel que