paru nulle aux Obfervateurs (b) ; quoiqu’elle foit très-
réelle & quelle furpaffe en hiver celle de l’atmofphère.
J ’ai obfervé lur un grand nombre de gros arbres coupés
dans un temps froid, que leur intérieur étoit très-fen-
fiblement chaud ; & que cette chaleur duroit pendant
plufieurs minutes après leur abattage : ce n’eft pas le
mouvement violent de la coignée ou le frottement brufque
& réitéré de la fcie qui produifent feuls cette chaleur ; car
en fendant enluite ce bois avec, des coins, j’ai vu qu’il
étoit chaud à deux ou trois pieds de diftance de l’endroit
ou l ’on avoit placé les coins , & que par conféquent, il
avoit un degré de chaleur alfez fenfible dans tout fon
intérieur. Cette chaleur n’eft que très-médiocre tant que
l ’arbre eft jeune & qu’il fe porte bien ; mais dès qu’il
commence à vieillir, le coeur s’échauffe par la fermentation
de la sève qui n’y circule plus avec la même liberté ;
cette partie du centre prend en s'échauffent une teinte
rouge qui eft le premier indice du dépériffement de l’arbre
& de la déforgani/àtion du bois ; j’en ai manié des morceaux
dans cet état qui étoient auffi chauds que fi on les
m et Dans toutes les expériences
» que j’ai tentées ( dit le doéteur
» Martine ) , je n’ai pu découvrir
» qu’aucun des végétaux acquît en
» vertu du principe de vie un degré
*> de chaleur fupérieur à celui du
» milieu environnant, & qui pût
» etre diftingüé ; au contraire,
» tous les animaux, quelque peu
» que leur vie Ibit animée, ont
un degré de chaleur plus confi- «
dérabie que celui de i’air ou de «
i’eau où ils vivent. » Ejfais fur
les thermomètres, article 3 7 , édition
in-j 2. Paris, 1 7 3 1 __a On ne
découvre au toucher aucun de- ce
gré de chaleur dans les plantes, «
foit dans leurs larmes, ibit dans «
le coeur de leu- tige. » Bacon ,
nov. Organ. 1 1 , 1 2 ,
d e s M i n é r a u x , 1i/* Partie,
eut fait chauffer au feu. Si les Obfervateurs n’ont pas
trouve qu’il y eût aucune différence entre la température
de l ’air & la chaleur des végétaux, c ’eft qu’ils ont fait leurs
obfervations en mauvaife fàifon, & qu’ils n’ont pas fait
attention qu’en été la chaleur de l’air eft auffi grande &
plus grande que celle de l’intérieur d’un arbre ; tandis
qu’en hiver c ’eft'tout le contraire : ils ne fe font pas
fbuvenus que les racines ont conftamment au moins le
degré de chaleur de la terre qui les environne, & que
cette chaleur de l ’intérieur de la terre eft pendant tout
l ’hiver confidérablement plus grande que celle de l’air &
de la fiirface de la terre refroidie par l’air : ils ne fè font pas
rappelé que les rayons du foleil tombant trop vivement fur
les feuilles & fur les autres parties délicates des végétaux ,
non - feulement les échauffent , mais les brûlent ; qu’ils
échauffent de même à un très-grand degré l’écorce & le
bois dont ils pénètrent la ferfâce dans laquelle ils s’amor-
îiffent & fe fixent : ils n’ont pas penfé que le mouvement
feul de la sève, déjà chaude, eft une caufe néceffaire de
chaleur, & que ce mouvement venant à augmenter par
1 aétion du foleil ou d’une autre chaleur extérieure, celle
des végétaux doit être d’autant plus grande que le mouvement
de leur sève eft plus accéléré, &c. j e n’infifte fi
long-temps fer ce point qu’à caufe de fon importance,
l ’uniformité du plan de la Nature feroit violée fi ayant
accordé à tous les animaux un degré de chaleur fopérièur
a celui des matières brutes, elle l’avoit refufé aux végétaux
qui, comme les animaux, ont leur efpèce de vie,
L ij