quantité de ce fer pur, qui ayant réfrfté à l’aétion du
feu , réfifte également à celle des diffolvans, & ne donne
point de prife à la rouille (d ).
M ’étant fàtisfait fur ce point, & après avoir comparé
le fablon tiré de mes mines de fer & du mâchefer avec •
celui de la platine affez pour ne pouvoir' douter de leur
identité, je ne fus pas long-temps à penfer, vu la pefan-
teur fpécifique de la platine, que fi ce fablon de fer pur,
provenant de la décompofition du mâchefer, au lieu d’être
dans une mine de fer, fe trouvoit dans le voifinage d’une
mine d’or, il auroit,.en s'unifiant à ce dernier métal,
formé un alliage qui fèroit abfolument de la même nature
que la platine. On fait que l ’or & le fer ont un grand
degré d’affinité; on fait que la plupart des mines de fer
(d) J’ai reconnu dans le cabinet
d’Hiftoire Naturelle, des Tablons
ferrugineux de même efpèce que
celui de mes mines, qui .m’ont été
envoyés de différens endroits &
qui font également magnétiques.
On en trouve à Quimper en Bretagne,
en Danemarck, en Sibérie,
à Saint-Domingue, & les ayant
tous comparés, j’ai vu que le fablon
ferrugineux de Quimper étoit celui
qui refTembloit le plus au mien, &
qu’il n’en différoit que par un peu
plus de pefanteur fpécifique. Celui
de Saint-Domingue eft plus léger,
celui de Danemarck eft moins pur
& plus mélangé de terre, & celui
de Sibérie eft en mafle & en morceaux
gros comme le pouce ,
folides, pefans, & que l’aimant
foulève à peu-près comme fi
c’étoit une mafle de fer pur. On
peut donc préfumer que ces fà-
blons magnétiques provenans du
mâchefer, fe trouvent aufli communément
que le mâchefer même,
mais feulement en bien plus petite
quantité. Il eft rare qu’on en trouve
des amas u;i peu confidérables, &
c’eft par cette raifon qu’ils ont
échappé, pour la plupart, aux
recherches des Minéralogiftes.
d e s M I N É R A U X , Partie Expé rimen ta le. 3 0 9
contiennent une petite quantité d’or ; on fait donner à
for la teinture, la couleur & même l’aigre du fer en les
failànt fondre enfèmble; on emploie cet or couleur de
fer fur différens bijoux d’or, pour en varier les couleurs;
& cet or mêlé de fer eft plus ou moins gris, & plus ou
moins aigre, fuivant la quantité de fer qui entre dans le
mélange. J ’en ai vu d’une teinte abfolument femblabie à
la couleur de la platine. Ayant demandé à un Orfèvre
quelle étoit la proportion de l’or & du fer dans ce mélange
qui étoit de la couleur de la platine, il me dit que
for de 24, karats n’étoit plus qu’à 1 8 karats, & qu’il y
entroit un quart de fer. On verra que c ’eft à peu-près la
proportion qui fe trouve dans la platine naturelle, fi l’on
en juge par la pefanteur fpécifique. Cet or mêlé de fer
eft plus dur, plus aigre & fpécifiquement moins pefant
que l’or pur ; toutes ces convenances, toutes ces qualités
communes avec la platine, m’ont perftiadé que ce prétendu
métal n’eft dans le vrai, qu’un alliage d’or & de fer,
& non pas une fubftance particulière, un métal nouveau,
parfait & différent de tous les autres métaux, comme les
Chimiftes font avancé.
On peut d’ailleurs fè rappeler que l’alliage aigrit tous
les métaux, & que quand il y a pénétration , c ’eft-à-dire,
augmentation dans la pelànteur Ipécifique, l’alliage en eft
d’autant plus aigre que la pénétration eft plus grande, & le
mélange devenu plus intime, comme on le reconnoît dans
l’alliage appelé métal des cloches, quoiqu’il foit compofé
de deux métaux très-duéliles. O r , rien n’eft plus aigre ni