celle des végétaux. Ainfi le degré de chaleur dans l’homme
& dans les animaux, dépend de la force & de l’étendue
des poumons ; ce font les fouffiets de la machine animale,
ils en entretiennent & augmentent le feu félon qu’ils font
plus ou moins puiffans, & que leur mouvement eft plus
ou moins prompt. La feule difficulté eft de concevoir
comment ces efpèces de fouffiets ( dont la conftruélion
eft auffi fupérieure à celle de nos fouffiets d’ufage que la
Nature eft au-deffus de nos arts ), peuvent porter l’air for
le feu qui nous anime ; feu dont le foyer paraît affez indé-
» fréquentes, que la chaleur d’uri
M efiaira d’abeilles élevoit le ther-
» momètre qui en étoit entouré ,
» au degré 9 7 , chaleur qui ne Je
» cède point à ia nôtre. La chaleur
» des autres animaux d’une vie
» fbihïe excède peu la chaleur du
» milieu environnant, à peine di i-
» tingue-t-on quelques différences
» dans les moules & dans les huî-
» très, très-peu dans les carrelets,
» les merlans, les merlus & autres
» poifîbns à ouïes, qui m’ont tous
» paru avoir'à peine un degré de
» plus que l’eau de mer dans Ia-
» quelle ils vivoient, & qui étoit
» lors de mon oblërvation au
» degré 4 1 . Enfin, il n’y en a
» guère plus dans les poifîbns de
» rivière, & quelques truites que
j’ai examinées , étoient au degré «
6 2 , pendant que l’eau de la «
rivière étoit au degré 6 1 ........ «
Suivant le réfultat de pfufieurs «
expériences, j’ai trouvé que les ce
liinaçens étoierit de a degrés «
plus chauds que l’air. Les gre- «
nouilles & les tortues de terré ce
m’ont paru avoir quelque choie ce
de plus, & environ 5 degrés ce
de plus que l’air quelles refpi- ce
roient.. . . . . J’ai aufïi examiné ce
la chaleur d’une carpe & celle ce
d’une anguille , & j ’ai trouvé ce
qu’elles excédoient à peine la ce
chaleur de l’eau où ces poifîbns ce
vivaient, & qui étoit au degré ce
54- » EJfaisfur les thermomètres,
art. 3 8 , 3 3 , 4 0 ,
41 > 4 6 à" 4 7 .
d e s M i n é r a u x , .I I / ' Partie. 87
termine, feu qu on n a pas même voulu qualifier de ce
nom parce qu il eft fans flamme, fans fumée apparente,
& que fà chaleur n’eft que très-médiocre & affez uniforme.
Cependant fi l’on confidère que la chaleur & le feu font
des effets & même des élémens du même ordre; fi l’on
fe rappelle que la chaleur raréfie l ’air, & qu’en étendant
fon reffort elle peut l’affoiblir au point de le rendre fans
effet; on pourra penfer que cet air tiré par nos poumons
s’y raréfiant beaucoup, doit perdre fon reffort dans les
bronches & dans les petites véfieules où il ne peut pénétrer
qu’en très-petit volume, & en bulles dont le reffort,
déjà très-étendu, fera bientôt détruit par la chaleur du
fàng artériel & veineux : car ces vaiffeaux du fâng ne font
feparés des véfieules pulmonaires qui reçoivent l’air, que
par des eloifons fi minces, qu’elles laiffent aifément paffer
cet air dans le fàng où il ne peut manquer de produire le
meme effet que for le feu commun ; parce que le degré
de chaleur de ce fàng, eft plus que foffifànt pour détruire
en entier l’élafticité des particules d’air , les fixer & les
entraîner fous cette nouvelle forme dans toutes les voies
de la circulation. L e feu du corps animal ne diffère du feu
commun que du moins au plus, le degré dé chaleur eft
moindre; dès-lors il n’y a point de flamme, parce que
les vapeurs qui s’élèvent & qui repréfentent la fumée de
ce feu, n’ont pas affez de chaleur pour s’enflammer ou
devenir ardentes, & qu’étant d’ailleurs mêlées de beaucoup
de parties humides qu’elles enlèvent avec elles,
ces vapeurs ou cette fumée ne peuvent ni s’allumer ni