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 feroient  de  la  même  nature,  &  ce  feroit  partager  malà 
 propos  une  même  efpèce  de  couleur  ,  &  donner  des  
 noms  différens  à  des  chofes  femblables. 
 Il  fe  trouve  par  un  hafard  fingulier,  que l’étendue  proportionnelle  
 de  ces  fept  intervalles  de  couleurs,  répond  
 allez  jufte  à  l’étendue  proportionnelle  des  fept  tons  de  
 la  mufique,  mais  ce  n’elt  qu’un  hafard  dont  on  ne  doit  
 tirer  aucune  conféquence ;  ces  deux  réfultats  font  indé-  
 pendans  l’un  de  l’autre,  &  il  faut  fe  livrer  bien  aveuglément  
 à  l’efprit  de  fyftème  pour prétendre,  en  vertu  d’un  
 rapport  fortuit,  foumettre  l’oeil  &  l’oreille  à  des  loix  
 communes,  &  traiter  l’un  de  c e s   o r g a n e s   p a r   les  règles  
 de  l’autre,  en  imaginant  qu’il  eft  polfible  de  faire  un  
 concert  aux  yeux  ou  un payfage  aux  oreilles. 
 Ces  fept  couleurs,  produites  par  la  réfraction,  font  
 inaltérables,  &  contiennent  toutes  les  couleurs  &  toutes  
 les nuances  de  couleurs  qui  font au monde;  les  couleurs  
 du  prifme.,  celles  desdiamans,  celles  de  l’arc-en-ciel,  
 des  images  des  halos,  dépendent  toutes  de la réfraétion,  
 &   en  fuivent  exactement  les  loix. 
 La  réfraétion  n’efl  cependant pas  le  feul  moyen  pour  
 produire  des  couleurs,  la  lumière  a de  plus  que  fa  qualité  
 réfrangible  d’autres  propriétés  qui,  quoique  dépendantes  
 de  la même  caufe  générale,  produifent  des  effets  différens  
 ;  de  la  même  façon  que  la  lumière  fe  rompt  &  fe  
 divife  en  couleurs  en  paffant  d’un  milieu  dans  un  autre 
 milieu  tranfparent,  elle  fe  rompt  auffi  en  paffant  auprès 
 des 
 d e s   M i n é r a u x ,  Partie  Expérimentale.  525  
 des  furfaces  d’un  corps  opaque:  cette  efpèce  de  réfraction  
 qui  fe  fait  dans  le  même  milieu,  s’appelle  inflexion,  
 & les couleurs qu’elle produit,  font  les  mêmes  que  celles  
 de  la  réfraétion  ordinaire;  les  rayons  violets  qui  font  les  
 plus  réfrangibles,  font auffi  les  plus  flexibles, & la  frange  
 colorée  par  l’inflexion  de  la  lumière  ne  diffère  du fpeétre  
 coloré  produit  par  la  réfraétion,  que  dans  la  forme;  &  
 fi  l’intenfité  des  couleurs  eft  différente,  l’ordre  en  eft  le  
 même,  les  propriétés  toutes  femblables,  le  nombre  égal,  
 la  qualité  primitive &  inaltérable  commune  à toutes,  foit  
 dans  la  réfraétion,  foit  dans  l’inflexion  qui  n’eft  en effet  
 qu’une  efpèce  de  réfraétion. 
 Mais Je  plus  puiffant  moyen  que  la  Nature  emploie  
 pour  produire  des couleurs,  c ’eft  la  réflexion  (a);  toutes 
 (a )  J ’avoue  que  je   ne  penfe  
 pas comme N ew to n   a u fu je t  de  la  
 réflexibilité dès différens  rayons de  
 la  lumière.  Sa  définition  de  la  ré -   
 flexibiiité ’ n ’eft  pas  allez  générale  
 p ou r   être  fatisfaifante,  il  eft  fur  
 q u e   la  plus  grande  facilité  à  être  
 réfléchi  eft  la  même  chofe-que  la  
 plus  grande  réflexibilité,  il  faut  
 que  cette  plus  grande  facilité  foit  
 générale  p our  tous  les  cas :  or qui  
 fait fi  le  rayon violet  fe  réfléchit  le  
 plus  aifément dans  tous  les  c a s ,  à  
 caufe  que  dans  un   cas  particulier  
 il  rentre  plutôt  dans  le  verre  que  
 les autres rayons ;  la  réflexion  de la  
 Supplément.  Tome  1. 
 lumière  fuit ies  mêmes  loix que  le  
 rebondiflèment  de  tous  ïes  corp s  
 à  reflort ;  de -  ià  on   doit  conc lure  
 que  ies particules  de  lumière  font  
 é lalfiqu es,  &   par  conféquent  la  
 réflexibilité de  la lumière  fera  toujours  
 proportionnelle à Ion reflort,  
 &   dès-lors  les  rayons  les  plus  réflexibles  
 feront  ce u x   qui  auront  le  
 plus  de  reflort ;  qualité  difficile  à  
 mefurer  dans  la  matière  de  la  lu mière, 
  parce q u ’on ne p eut m efurer  
 l ’intenfité  d ’un  reflort  que  par  la  
 v îte fle   qu ’il  p rod u it;  il  faudroit  
 d onc  p our  q u ’il  fû t  p offib le   de  
 faire  une expérience  fur  c e la ,  que 
 ,  U u u