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 autres  effets  feront les plus  convenables  pour melùrer les  
 augmentations  de  chaleur. 
 Troifièmement,  nous  faurons  au  jufte combien  de  fois  
 il  faut  la chaleur du  Soleil  pour brûler,  fondre  ou  calciner  
 différentes  matières,  ce  qu’on  ne  fàvoit  eftimer  jufqu’ici  
 que  d’une  manière  vague  &  fort éloignée  de  la vérité ;  &  
 nous, ferons  en  état de  fore  des  comparaifbns  précifes  de  
 l ’aélivité de nos feux avec celle du Soleil, &  d’avoir fur cela  
 des  rapports  exaéts,  &  des  mefures  fixes  &  invariables. 
 Enfin,  on  fera  convaincu  lorfqu’on  aura  examiné  la  
 théorie  que  j ’ai  donnée,  &  qu’on  aura  vu  l’effet de mon  
 miroir,  que  le  moyen  que  j’ai  employé  étoit  le  fèul  par  
 lequel  il  fût poffible  de  réuffir  à brûler  au  loin :  car  indépendamment  
 de  la  difficulté  phyfique  de  faire  de  grands  
 miroirs  concaves fphériques, paraboliques , ou d’une  autre  
 courbure  quelconque  affez  régulière  pour  brûler  à  i yo  
 pieds ;  on  fe démontrera  aifément  à  foi-même,  qu’ils  ne  
 produiraient  qu’à  peu - près  autant  d’effet  que  le  mien,  
 parce  que  le  foyer  en  feroit prefque  auffi  large ;  que  de  
 plus,  ces  miroirs  courbes,  quand même  il  feroit poffible  
 de  (es  exécuter, auraient  le  défàvantage  très-grand  de  ne  
 brûler  qu’à une  feule  diffance,  au  lieu  que  le  mien  brûle  
 à  toutes  les  diftances;  &  par  conféquent  on  abandonnera  
 le  projet de  faire,  par le  moyen  des courbes,  des miroirs  
 pour brûler au  loin,  ce  qui a occupé  inutilement un grand  
 nombre  de Mathématiciens & d’Artiftes qui  fè trompoient  
 toujours,  parce  qu’ils  confieraient  les  rayons  du  Soleil 
 d e s   M i n é r a u x ,  Partie  Expérimentale.  42 1   
 comme parallèles,  au  lieu  qu’il  faut les  confidérer  ici  tels  
 qu’ils  font,  c ’e ft -à -d ire ,  comme  faifànt  des  angles  de  
 toute  grandeur,  depuis  zéro  jufqu’à  3 2  minutes,  ce  qui  
 fait  qu’il  efl  impoffible,  quelque  courbure  qu’on  donne  
 à  un  miroir,  de  rendre  le  diamètre  du  foyer  plus  petit  
 qüe la  corde  de  l’arc  qui mefure  cet  angle  de  3 2 minutes.  
 Ainfi  quand  même  on  pourrait  faire  un  miroir  concave  
 pour  brûler  à  une  grande  diffance,  par exemple, à  iy o   
 pieds,  en  le  travaillant  dans  tous  les  points fur une  fphère  
 de  600  pieds  de  diamètre,  &  en  employant  une  maffe  
 énorme  de  verre  ou  de  métal,  il  efl  clair  qu’on  aura  à  
 peu-près  autant  d’avantage  à  n’employer  au  contraire  que  
 de  petits  miroirs  plans. 
 Au* refie,  comme  tout  a  des  limites,  quoique  mon  
 miroir  foit  fùfceptible  d’une  plus  grande  perfection,  tant  
 pour  l’ajuflement  que pour plufieurs autres  choies,  & que  
 je  compte  bien  en  faire  un  autre  dont  les  effets  feront  
 fùpérieurs,  cependant  il  ne  faut  pas  efpérer qu’on  puiffe  
 jamais  brûler  à de  très-grandes  diftances;  car pour brûler,  
 par  exemple, à une demi-lieue,  il  faudrait un miroir deux  
 mille  fois  plus grand  que le mien ; & tout ce  qu’on  pourra  
 jamais  faire,  efl de brûler  à  8  ou  900  pieds tout au  plus.  
 Le foyer dont  le  mouvement  correfpond  toujours  à celui  
 du  Soleil, marshe  d’autant  plus  vite  qu’il  efl plus  éloigné  
 du miroir, & à 900  pieds  de  diffance,  il  feroit un  chemin  
 d’environ  6  pieds  par  minute. 
 Il n’eft pas néceffaire d’avertir qu’on peut faire, avec des  
 petits  morceaux plats de  glace  ou  de  métal,  des  miroirs