ordinaire, qui eft de briller à nos.yeux, & de fon aétion
propre, toujours accompagnée d’éclat & fouvent de chaleur,
elle agit par fa mafle lorfqu’on la condenfe en la
réunifiant ; & elle agit au point de mettre en mouvement
des corps afiez pefans placés au foyer d’un bon miroir
ardent; elle fait tourner une aiguille fur un pivot placé
à fon foyer; elle pouffe, déplace & chafie les feuilles
d’or ou d’argent qu’on lui préfènte avant de les fondre i
& meme avant de les échauffer fenfiblement. Cette aélion
produite par là mafle, eft la première & précède celle de
la chaleur ; elle s’opère entre la lumière condenfée & les
feuilles de métal, de la même façon qu’elle s’opère entre
deux autres corps qui deviennent contigus, & par confé-
quentla lumière a encore cette propriété commune avec
toute autre matière; <.° enfin on fera forcé de convenir
que la lumière eft un mixte, c ’eft-à-dire, une matière
compofée comme la matière commune, non-feulement
de parties plus grofles & plus petites , plus ou moins
pelantes, plus ou moins mobiles, mais encore différemment
figurées; quiconque aura réfléchi fur les phénomènes
que Newton appelle les accès de facile réflexion I f de facile
tranfrnijfton de la lumière, & fur les effets de la double
réfraétion du criftal de roche, & du fpath appelé criftal
vers les corps voifîns ; il en eft de
même des rayons qui paffent entre
deux lames de couteaux , les uns le
plient,vers Ia.lame lupérieure, les
Satires vers la lame inférieure ; il
n’y a que ceux du milieu qui fé,uf-
frant une égale attraélion.des dçux
côtés, ne font pas détournés, &
fuivent leur direction.
d e s M i n é r a u x , 1.“ Partie. 15
d ’Iflande, ne pourra s’empêcher de reconnoître que Jes
atomes de la lumière ont plufieurs côtés, plufieurs faces
différentes, qui, félon quelles fe préfentent, produifent
conftamment des effets différens ( fj.
En voilà .plus qu’il n’en faut pour démontrer que la
lumière n’eft pas une matière particulière ni différente
de la matière commune, que fon efience eft la même,
fies propriétés elfentielles les mêmes ; qu’enfin elle n’en
diffère que parce qu’elle a fùbi dans le point du contaét
la répulfion d’où provient là volatilité. Et de la même
manière que l’effet de la force d’attraélion s’étend à
l ’infini, toujours en décroiflant comme l ’efpaceaugmente,
les effets de la répulfion s etendent & décroifient de
même, mais en ordre inverfe ; en forte que l ’on peut
appliquer à la force expanfive tout ce que l ’on fait de la
force attraélîve ; ce font pour la Nature deux inftrumens
de même efpèce, ou plutôt ce n’eft que le même infiniment
qu’elle manie dans deux fens oppofés.
Toute matière deviendra lumière, dès que toute cohérence
étant détruite, elle fe trouvera divifée en molécules
( f ) Chaque rayon de lumière
a deux côtés oppofés, doués originairement
d’une propriété d'où
dépend La refraftion extraordinaire
du criftal, & deux autres côtés
oppofés qui n’ont pas cette propriété
, Optique de Newton, Quef-
tion X X V I , traduction de Cofte.
Nota. Cette propriété dont parle
ici Newton ne peut dépendre
que de l’étendue ou de la figure de
chacun des côtés des rayons, c ’eft-
à - dire, des atomes de lumière.
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Newton.