3 l 6 INTRODUCTION A L’HiSTOIRE
» N." 2 préfentoit à peu-près la même chofe, à l’ex-
» ception que les parties métalliques dominoient, & qu’il
» n’y en avoit que très-peu de rouillées.
» N." 3 étoit la même chofe, mais les parties métalliques
» étoient plus volumineufès, elles reffembioient à du métal
» fondu , & qui a été jeté dans l’eau pour le divifer en
» grenailles, elles font aplaties, elles affeétent toutes fortes
» de figures, mais arrondies fur les bords, à la manière des
» galets qui ont été roulés & polis par les eaux.
» N.° 4. qui n’avoit point été enlevé par l ’aimant, mais
» dont quelques parties donnoient encore des marques de
» fonfibilité au magnétifine, lorfqu’on pafloit l’aimant fous
» le papier où elles étoient étendues, étoit un mélange de
»fable, de parties métalliques & de vrai mâchefer friable
» fous les doigts, qui noirciffoit à la manière du mâchefer
» ordinaire. Le fable fèmbloit être compofe de petits
» criflaux de topafe, de cornaline & de criftal-de-roche ;
» j ’en écrafài quelques criflaux fur un tas d’acier, & la
» poudre qui en réfùlta étoit comme du vernis réduit en
» poudre ; je fis la même chofe au mâchefer, il s’écrafa
» avec la plus grande facilité , & il m'offrit une poudre
» noire ferrugineuft qui noirciffoit le papier comme le
» mâchefer ordinaire.
» Les parties métalliques de ce dernier ( n° 4.), me paru-
» rent plus duétiles fous le marteau que celles du n.° 1.",
» ce qui me fit croire qu’elles contenoient moins de fer
» que les premières ; d’où il s’enfuit que la platine pourroit
» fort bien n’être qu’un mélange de fer & d’or fait par la
d e s M i n é r a u x , Partie Expérimentale. 3 1 7
Nature, ou peut-être de la main des hommes, comme
je le dirai par la fuite.
Je tâcherai d’examiner, par tous les moyens qui me
feront poffibles, la nature de la platine, fi je peux en
avoir à ma difpofition en fùffifante quantité ; en attendant,
voici les expériences que j’ai frites.
-Pour m’aflùrer de la préfënce du fer dans la platine
par des moyens chimiques, je pris les deux extrêmes,
c’eft-à-dire, n.° 1 !' qui étoit très - attirable à l’aimant, &
n° 4 qui ne l’étoit pas, je les arrofài avec de l’efprit-de-
nitre un peu fumant, j ’obfèrvai avec la loupe ce qui en
réfùlteroit, mais je n’y aperçus aucun mouvement d’effer-
vefcence ; j’y ajoutai de l ’eau diftillée, & il ne fe fit encore
aucun mouvement, mais les parties métalliques fo décapèrent,
& elles prirent un nouveau brillant femblable à
celui de l’argent; j’ai laiffé ce mélange tranquille pendant
cinq ou fix minutes, & ayant encore ajouté de l’eau, j ’y
laiffai tomber quelques gouttes de la liqueur alkaline fàturée
de la matière colorante du bleu de Prude, & fur le champ
le n° i ! r me donna un très-beau bleu de Prude.
Le n° 4- ayant été traité de même, & quoiqu’il fe fût
refùfé à l’aétion de l’aimant & à celle de l’efprit-de-nitre,
me donna de même que le n.° 1 ! ', du très-beau bleu
de Prude.
Il y a deux chofes fort fingulières à remarquer dans ces
expériences, 1.° il paffe pour confiant parmi les Chimiftes
qui ont traité de la platine, que l’eau-forte ou l’efjprit-de