5p2 I n t r o d u c t i o n À l ‘H i s t o i r e
d’épaiffeur, ne font qu’un volume d’environ un pied
cube trois quarts ; i’on fera donc forcé de fe réduire à
ce moindre volume, & à n’employer en effet qu’un pied
cube & demi, ou tout au plus un pied cube trois quarts
de verre pour en former la loupe, & encore aura-1-on
bien de la peine à obtenir des maîtres de ces manufactures
de Élire couler du verre à cette grande épaifleur, parce qu’ils
craignent, avec quelque raifon , que la chaleur trop grande
de cette maffe épaiffe de verre ne faffe fendre ou bour-
foufler la table de cuivre fur laquelle on coule les glaces,
lefquelles n’ayant au plus que y lignes d’épaiffeur ( i) , ne
communiquent à la table qu’une chaleur très-médiocre
en comparaifon de celle que lui feroit fubir une maffe de
ftx pouces d’épaiffeur,
L e n t i l l e s à É c h e l o n s
pour brûler avec la plus grande vivacité pojjible (x).
J e viens de dire que les fortes épaiffeurs qu’on efl
obligé de donner aux lentilles lorfqu’elles ont un grand
( x ) On a néanmoins coulé à
Saint - Gobin, & à ma prière, des
glaces de fept lignes , dont je me
fuis fervi pour différentes expériences
, il y a plus de vingt ans ;
j’ai remis dernièrement une de ces
glaces de j 8 pouces en quarré &
de 7 lignes d’épaiflèur à M. de
Bernières, qui a entrepris de faire
4es loupes à l’eau pour l’Académie
des Sciences, & j ’ai vu chez lui
des glaces de i o lignes d’épaifleur
qui ont été coulées de même à
Saint-Gobin : cela doit faire pré-
fumer qu’on pourrait, fans aucun
rifque pour la table, en couler
d’encore plus épaiffes.
( x ) Voyez les planches XIV) I X V & X V I .
DES M IN ÉRAUX, Partie Expérimentale. 503
diamètre & un foyer court, nuifènt beaucoup à leur effet ;
une lentille de 6 pouces d’épaiffeur dans le milieu & de la
matière des glaces ordinaires ne brûle, pour ainfi dire,
que par les bords. Avec du verre plus tranfparent l’effet
fera plus grand, mais la partie du milieu refie toujours
en pure perte, la lumière ne pouvant en pénétrer &
traverfer la trop grande épaiffeur; j ’ai rapporté les expériences
que j’ai faites fer la diminution de la lumière qui
paffe à travers différentes épaiffeurs du même verre, &
l ’on a vu que cette diminution efl très-confidérable : j’ai
donc cherché les moyens de parer à cet inconvénient,
& j’ai trouvé une manière hmple & affez aifée de diminuer
réellement les épaiffeurs des lentilles autant qu’il
me plaît, fans pour cela diminuer fenfiblement leur diamètre
& fans alonger leur foyer.
C e moyen confifle à travailler ma pièce de verre par
échelons. Suppofbns, pour me faire mieux entendre,
que je veuille diminuer de deux pouces l’épaiffeur d’une
lentille de verre qui a 26 pouces de diamètre, 5 pieds
de foyer & 3 pouces d’épaiffeur au centre je divife l’are
de cette lentille en trois parties, & je rapproche concentriquement
chacune de ces portions d’arc, en forte qu’il
ne relie qu’un pouce d’épaiffeur au centre; & je forme
de chaque côté un échelon d’un demi-pouce, pour
rapprocher de même les parties correfpondantes ; par ce
moyen , en faifànt un fécond échelon, j’arrive à l ’extrémité
du diamètre, & j’ai une lentille à échelons qui efl à
très-peu près du même foyer, & qui a le même diamètre,