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dans les corps, & qui peuvent être en quantité variable ;
ajoutez-y, dis-je, la quantité confiante du feu que toutes
les matières, de quelque efpèce que ce foit, pofsèdent
également : cette quantité confiante de feu ou de chaleur
aétuelle du globe de la terre, dont la femme eft bien plus
grande que celle de la chaleur qui nous vient du foleil,
me paroît être non-feulement un des grands reflorts du
mécanifme de la Nature, mais en même temps un élément
dont toute la matière du globe eft pénétrée; c’eft le feu
élémentaire qui, quoique toujours en mouvement expanfif,
doit par là longue réfidence dans la matière, & par fon
choc contre fes parties fixes, s’unir, s’incorporer avec elles,
& s’éteindre par parties comme le fait la lumière (o).
Si nous confidérons plus particulièrement la nature des
matières combuftibles, nous verrons que toutes proviennent
originairement des végétaux, des animaux, des êtres
en un mot qui font placés à la fiirfàce du globe que le
foleil éclaire, échauffe & vivifie; les bois, les charbons,
les tourbes, les bitumes, les réfines, les huiles, les graiffes,
les fiiifs qui font les vraies matières combuftibles, puifque
(o) Ceci même pourrait fe
prouver par une expérience qui
mériterait d’être pouflée plus loin.
J ’ai recueilli fur un miroir ardent
par réflexion, une aflèz forte chaleur
iàns aucune lumière , ait
moyen d’une plaque de tôle mile
entre le brafier & le miroir ; une
partie de la chaleur s’efl: réfléchie
au foyer du miroir, tandis que
tout le relie de la chaleur l’a pénétré
; mais je n’ai pu m’aflurer fl
l ’augmentation de chaleur dans la
matière du miroir, n’étoit pas auflï
grande que s’il n’en eût pas réfléchi.
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d e s M i n é r A u x, I.r" Partie. 4 7
toutes les autres ne le font qu’autant qu’elles en contiennent
, ne proviennent-ils pas tous des corps organifés ou
de leurs détrimens! le bois & même le charbon ordinaire,
les graiffes, les huiles par expreffion, la cire & le fuif
ne font que des fùbftances extraites immédiatement des
végétaux & des animaux ; les tourbes, les charbons foffiles,
les fuccins, les bitumes liquides ou concrets, font des
produits de leur mélange & de leur décompofition, dont
les détrimens ultérieurs forment les foufres & les parties
combuftibles du fer, du zinc, des pyrites & de tous les
minéraux que l’on peut enflammer. Je fëns que cette dernière
aflertîon ne fera pas admifo, & pourra même être
rejetée, fùr-tout par ceux qui n’ont étudié la Nature que
par la voie de la chimie; mais je les prie de confrdérer
que leur méthode n’eft pas celle de la Nature, qu’elle
ne pourra le devenir ou même s’en approcher qu’autant
qu’elle s’accordera avec la faine phyfique, autant qu’on
en bannira, non-feulement les expreffions obfcures &
techniques, mais fur-tout les principes précaires, les êtres
fiétifs auxquels on fait jouer le plus grand rôle, fans néanmoins
les connoître. Le foufre, en chimie, n’eft que le
compofé de l’acide vitriolique & du phlogiftique; quelle
apparence y a-t-il donc qu’il puiffe, comme les autres
matières combuftibles, tirer fon origine du détriment des
végétaux ou des animaux! A cela je réponds, même en
admettant cette définition chimique, que l ’acide vitriolique,
& en général tous les acides, tous les alkalis font
moins des fùbftances de la Nature que des produits de