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plus que probable qu’on feroit fondre toutes ces matières
au même degré de feu, & que par conféquent on doit
regarder comme égale ou prefqu’égale leur réfiftance à la
fufion, & c’eft par cette raifon que la loi du progrès de
la chaleur dans ces matières fe trouve proportionnelle à
l’ordre de leur denfité.
I V .
L es matières calcaires rangées fuivant l’ordre de leur
denfité, font :
Craie, pierre tendre, pierre dure, marbre commun,
marbre blanc.
L ’ordre dans lequel elles s’échauffent & fe refroidiffent
cfl craie, pierre tendre, pierre dure, marbre commun &
marbre blanc, qui, comme l ’on voit, eft le même que
celui de leur denfité. La fufibiiité n’y entre pour rien,
parce qu’il faut d’abord un très-grand degré de feu pour
les calciner, & que quoique la calcination en divife les
parties, on ne doit en regarder l’effet que comme un
premier degré de fufion, & non pas comme une fufion
complète ; toute la puiffance des meilleurs miroirs ardens
fuffit à peine pour l’opérer : j ’ai fondu & réduit en une
efpèce de verre quelques-unes de ces matières calcaires
au foyer d’un de mes miroirs, & je me fuis convaincu
que ces matières peuvent, comme toutes les autres, fè
réduire ultérieurement en verre, fans y employer aucun
fondant, & feulement par la force d’un feu bien fùpé-
rieur à celui de nos fourneaux. Par conféquent le terme
d e s M i n é r a u x , Partie Expérimentale. 299
commun de leur fufibiiité efl encore plus éloigné & plus
extrême qüe celui des matières vitrées, & c ’eft par cette
raifon qu’elles fuivent auffi plus exaétement dans le progrès
de la chaleur l’ordre de la denfité.
... Le gyps blanc, qu’on appelle improprement albatre,
eft une matière qui fè calcine comme tous les autres
plâtres, à un degré de feu plus médiocre que celui qui
eft nécefîaire pour la calcination des matières calcaires,
auffi ne fuit-il pas l’ordre de la denfité dans le progrès
de la chaleur qu’il reçoit ou qu’il perd, car quoique
beaucoup plus denfè que la craie,. & un peu plus denfe
que la pierre calcaire blanche, il s’échauffe & fe refroidit
néanmoins bien plus promptement que l’une & 1 autre
de ces matières. Ceci nous démontre que la calcination
& la fufion. plus ou moins facile, produifent le même
effet relativement au progrès de la chaleur. Les matières
gypfeufès ne demandent pas pour fè calciner autant de feu
que les matières calcaires, & c ’eft par cette raifon que
quoique plus denfes, elles s’échauffent & fe refroidiffent
plus vite.
Ainfi on peut affiner, en général, que le progrès de
la chaleur dans toutes les fubjlances minérales efl toujours a
très-peu-près en raifon de leur plus ou moins grande facilité a
fe calciner ou à f e fondre ; mais que quand leur calcination
ou leur fufion font également difficiles, èr quelles exigent
un degré de chaleur extrême, alors le progrès de la chaleur fe
fait fuivant l ’ordre de leur denfité.
Au refte, j’ai dépofé au Cabinet du R o i, les globes
P P i j.