C ’eff cette chaleur intérieure du globe de fa terre que
l'on doit regarder comme le vrai feu élémentaire, & il faut
le diflinguer de celui du foleil qui ne nous parvient qu’avec
la lumière, tandis que 1 autre quoique bien plus confidé-
rable, n’elt ordinairement que fous la forme d’une chaleur
obfcure, & que ce n eftque dans quelques circonftances,
comme celles de 1 eleélricite, qu il prend de la lumière.
Nous avons déjà dit que la fomme de cette chaleur prife
pendant l’année entière & pendant grand nombre d’années
de fuite, eft trois cents ou quatre cents fois plus grande que
la fomme de la chaleur qui nous vient du foleil pendant le
meme temps ; c ’eft une vérité qui peut paraître fingulière,
mais qui n’en eft pas moins évidemment démontrée ( f ) .
Comme nous en avons parlé dilèrtement , nous nous * Il
exercent fur la lumière, & qui
provient de leur mafïè ou denfité,
eft confidérablement augmentée
par l’affinité particulière qu’elles
ont avec la lumière. Si cela n’e'toit
pas, leur force réfringente, lèroit
comme celle de toutes les autres
matières , proportionnelle à leur
denfité ; mais les matières inflammables
attirent plus puiffamment la
lumière, & ce n’eft que par cette
raifon qu’elles ont plus de puif-
fince réfradtive que les autres. Le
diamant même ne fait pas une exception
à cette loi ; on doit le
mettre au nombre des matières
combuftibles, on le brûle au miroir
ardent ; il a avec la lumière autant
d’affinité que les matières inflammables,
car là puiflance réfringente
eft plus grande qu’elle ne devroit
l’être à proportion de fit denfité.
Il a en même temps la propriété
de s’imbiber de la lumière & de
la conferver affez long, temps;
les phénomènes de là réfraéfion
doivent tenir en partie à ces propriétés.
( f ) Voyez le Mémoire de
M. de Mairan , dans, ceux de
l’Académie royale des Sciences,
aimée 1 7 6 page 14g.
d e s M i n é r a u x , I I .^ Partie. 95
contenterons de remarquer ici que cette chaleur confiante,
& toujours fubfiftante, entre comme élément dans toutes
les combinaifons des autres élémens, & qu’elle eft plus
que fuffifante pour produire fur l’air les mêmes effets que
le feu aduel ou la chaleur animale ; que par conféquent
eette chaleur intérieure de la terre détruira l ’élafticité de
1 air & le fixera toutes les fois qu’étant divifé en parties
très-petites, il fe trouvera faifi par cette chaleur dans le
fein de la terre ; que fous cette nouvelle forme il entrera
comme partie fixe dans un grand nombre de fobftanees,
lefquelles contiendront dès-lors des particules d’air fixe*
& de chaleur fixe qui font les premiers principes de la
combuftibilité. Mais ils fe trouveront en plus ou moins
grande quantité dans les différentes fobftanees félon le
degré d’affinité qu’ils auront avec elles;; & ce degré
dépendra beaucoup de la quantité que ces fobftanees
contiendront de parties animales & végétales qui paroiiïent
être la bafè de toute matière combuftible ; fi elles y font
abondamment répandues ou foiblement incorporées, on
pourra toujours les dégager de ces fobftanees par le
moyen de la combuftion. La plupart des minéraux métalliques
& même des métaux, contiennent une a fiez grande
quantité de parties combuftibles; le zinc, l’antimoine, le
fe r , le cuivre &c. brident & produifent une flamme
évidente & très-vive , tant que dure la combuftion de
ces parties inflammables qu’ils contiennent. Après quoi
fi on continue le feu, la combuftion finie , commence la
calcination pendant laquelle il rentre dans ees matières