naître puifqu’on commence à la parier; & on ia parlera
d’autant mieux, on l’entendra d’autant plus aifément qu’on
en bannira le plus de mots techniques, qu’on renoncera
de meilleure foi à tous ces petits principes fecondaires
tires de la méthode, qu’on s’occupera davantage de les
déduire des principes généraux de la mécanique ratio-
neile, qu’on cherchera avec plus de foin à les ramener
aux loix de la Nature, & qu’on làcrifiera plus volontiers
la commodité d’expliquer d’une manière précaire & félon
l ’art, les phénomènes de la compofition ou de la décom-
pofition des lùbflances à la difficulté de les préfenter pour
tels qu’ils font, c ’eft-à-dire, pour des effets particuliers
dépendans d’effets plus généraux qui font les feules vraies
caulès, les feuls principes réels auxquels on doive s’attacher
fi l’on veut avancer la fcience de la philofophie
naturelle.
Je crois avoir démontré que toutes les petites loix
des affinités chimiques, qui paroiffent fi variables, fi différentes
entr’elles, ne font cependant pas autres que la loi
générale de l’attraélion commune à toute la matière; qu'e
cette grande loi toujours confiante, toujours la même,
ne paroît varier que par Ion expreffion, qui ne peut pas
etre la même lorfque la figure des corps entre comme
élément dans leur diftance. Avec cette nouvelle clef on
j ’ai eu k fatisfaciion de voir que
quelques-unes de fes ide'es générales
s’accordent avec les miennes.
( z) Voyez dans cet ouvrage,
l ’article qui a pour titie, de la
Nature, fécondé yue.
DES M I N E R A UX, I.re Partie. 77
pourra fermer les fecrets les plus profonds de la Nature,
on pourra parvenir à connoître la figure des parties primitives
des différentes fiibfiances ; affigner les loix & les
degrés de leurs affinités ; déterminer les formes qu’elles
prendront en fe réunifiant, &c. Je crois de même avoir
fait entendre comment l ’impulfion dépend de l ’attraclion,
& que quoiqu’on puifie la confidérer comme une force
différente , elle n’eft néanmoins qu’un effet particulier de
cette force unique & générale. J ’ai préfenté la communication
du mouvement comme impoffible, autrement
que par le reffort ; d’où j’ai conclu que tous les corps de
la Nature font plus ou moins éiaftiques, & qu’il n’y en a
aucun qui foit parfaitement dur, c ’eft-à-dire, entièrement
privé de reffort, puifque tous font fufceptibles de recevoir
du mouvement. J ’ai tâché de faire connoître comment
cette force unique pouvoit changer de direction, & d’at-
traéîive devenir tout-à-coup répulfive. Et de ces grands
principes qui tous font fondés fur la mécanique rationelie,
j’ai effayé de déduire les principales opérations de la Nature,
telle que la produétion de la lumière, de la chaleur, du
feu & de leur aétion fur les différentes fubflances : ce
dernier objet qui nous intérefle le plus efi un champ vafte,
dont le défrichement fuppofe plus d’un fiècle, & dont je
n’ai pu cultiver qu’un elpace médiocre, en remettant à
des mains plus habiles ou plus laborieufes, les inffrumens
dont je me luis fervi. Ces inftrumens font les trois moyens
d-’employer le feu par là vîtelfe, par Ion volume & par
fa mafle, en l ’appliquant concurremment aux trois claffes