de nouvelles parties d’air & de chaleur qui s’y fixent &
qu’on ne peut en dégager qu’en leur préfèntant quelque
matière combuflible avec laquelle ces parties d’air & de
chaleur fixes ont plus d’affinité qu’avec celle du minéral
auxquelles en effet elles ne font unies que par force,
c ’eft-à-dire par l’effort de la calcination. Il me fèmble
que la converfion des fùbftances métalliques en chaux, &
leur réduction, pourront maintenant être très-clairement
entendues fans qu’il foit befoin de recourir à des principes
fècondaires ou à des hypothèfès arbitraires pour leur
explication. La réduction, comme je l’ai déjà infinué,n’eff
dans le réel qu’une féconde combuftion par laquelle on
dégage les parties d’air & de chaleur fixes que la calcination
avoit forcé d’entrer dans le métal & de s’unir à fa
fùbftance fixe à laquelle on rend en même temps les
parties volatiles & combuftibles que la première action
du feu lui avoit enlevées.
Après avoir préfenté fe grand rôle que l’air fixe joue
dans les opérations les* plus fècrettes de la Nature, confi-
dérons-Ie pendant quelques inflans lorfque , fous la
forme élaftique, il réfide dans les corps ; fès effets font
alors aulfi variables que les degrés de fon élaflicité ; fon
aétion , quoique toujours la même, fèmble dônner des
produits differens dans les fùbftances differentes. Pour
en ramener la confidération à un point de vue général,
nous le comparerons avec l’eau & la terre comme nous
l ’avons déjà comparé avec le feu; les réfùltats de cette
comparaifon entre les quatre élémens s’appliqueront
enfuite
d e s M i n é r a u x , I L * Partie. 9 7
enfuite aifément à toutes les fùbftances de quelque nature
qu’elles puiffent être, puifque toutes ne font compofées.
que de ces quatre principes réels.
L e plus grand froid connu ne peut détruire le reffort
de l ’air, & la moindre chaleur fliffit pour cet effet, fur-
tout lorfque ce fluide eft divifë en parties très-petites.
Mais il faut obfèrver qu’entre fon état de fixité & celui
de fa pleine élaflicité , il y a toutes les nuances des états
moyens, & que c ’efl prefque toujours dans quelques-uns
de ces états moyens qu’il réfide dans la terre & dans l’eau,
ainfi que dans toutes les fùbftances qui en font compofées;
par exemple, on ne pourra pas douter que l’eau qui nous
paraît une fùbftance fi fimple ne contienne une certaine
quantité d air qui n’eft ni fixe ni élaftique, mais entre la
fixité & l’élaflicité, fi l’on fait attention aux differens phénomènes
qu’elle nous préfènte dans fa congélation, dans
fon ébullition, dans fa réfiflance à toute comprelfion, &c.
car la Phyfique expérimentale nous démontre que l ’eau
eft incompreffible, au lieu de s’afîaiflèr & de rentrer en
elle-meme lorfqu’on la force par la preffe, elle paffe à
travers les vaifTeaux les plus folides & les plus épais : or,
fi 1 air qu elle contient en affez grande quantité y étoit
dans fon état de pleine élaflicité, l’eau ferait compreffible
en raifon de cette quantité d’air élaftique qu’elle contient
& qui fe comprimerait. Donc l’air contenu dans l ’eau n’y
eft pas fimplement mêlé & n’y confèrve pas fa forme
élaftique, mais y eft plus intimement uni dans un état où
fon reffort ne s’exerce plus d’une manière fenfible; &
Supplément. Tome I. , N