que cette diftance n’étoit que de la portée du trait; mais
je fuis convaincu que c’eft cette même diftance que
Defcartes a regardée comme fort grande, & qu’il étoit
perfuadé qu’il n’étoit pas polïible de faire des miroirs
pour brfiler à i 5.0 pieds, qu’enftn c’eft pour cette raifon
qu’il a traité ceux d’Archimède de fabuleux.
Au refte, les effets du miroir que j’ai conftruit ne
doivent être regardés que comme des effais fur lefquels
à la vérité, on peut ftatuer toutes proportions gardées,
mais qu’on ne doit pas confidérer comme les plus grands
effets poffibles, car je fuis convaincu que ft on vouloir
faire un miroir fomblable, avec toutes les attentions néceff
faires, il produirait plus du double de l’effet; la première
attention ferait de prendre des glaces de figure hexagone
ou même de 24 côtés, au lieu de les prendre barlongues,
comme celles que j’ai employées, & cela afin d’avoir des
figures qui puffent s’ajufter enfemble làns laifter de grands
intervalles, & qui approchaffent en même temps de la figure
circulaire; la fécondé, ferait de faire polir ces glaces
jufqu’au dernier' degré par un Lunetier, au lieu de les
employer telles qu’elles fortent de*la manufacture, où le
poliment fè fàifânt par une portion de cercle, les glaces
font toujours un peu concaves & irrégulières ; la troifième
attention forait de choifir parmi un grand nombre de
glaces, celles qui donneraient à une grande diftance une
image plus vive & mieux terminée, ce qui eft extrêmement
important, & au point qu’il y a dans mon miroir des
glaces qui font foules trois fois plus d’effet que d’autres à
d e s M i n é r a u x , Partie Expérimentale. 4 5 1
une grande diftance, quoiqu’àune petite diftance, comme
de 20 ou 25 pieds, l’effet en paroifle abfolument le même.
Quatrièmement, il faudrait des glaces d’un demi-pied
tout au plus de furface pour brûler à 1 50 ou 200 pieds,
& d’un pied de furface pour brûler à 3 ou 400 pieds.
Cinquièmement, il faudrait les faire étarner avec plus de
foin qu’on ne le fait ordinairement; j’ai remarqué qu’en
général les glaces fraîchement étamées, réfiéchiftent plus
de lumière que celles qui le font anciennement; l ’étamage
en fo féchant, fo gerfe, fie divife & 1 aille de petits intervalles
qu’on aperçoit en y regardant de près avec une
loupe, & ces petits intervalles donnant paflâge à la lumière
, la glace en réfléchit d’autant moins. On pourrait
trouver le moyen de faire un meilleur étamage, & je crois
qu’on y parviendrait en employant de l’or & du vif-argent,
la lumière forait peut-être un peu jaune par la réflexion de
cet étamage ; mais bien loin que cela fit un défavantage,
•j’imagine au contraire qu’il y aurait à gagner, parce que
les rayons jaunes font ceux qui ébranlent le plus fortement
la rétine & qui brûlent le plus violemment, comme je
crois m’en être affuré, en réunifiant, au moyen d’un verre
lenticulaire, une quantité de rayons jaunes qui m’étoient
fournis par un grand prifine, & en comparant leur action
avec une égale quantité de rayons de toute autre couleur
réunis par le même verre lenticulaire, & fournis par le
même prifine.
Sixièmement, il faudrait un chafiis de fer & des vis
de cuivre, & un reffort pour affujettir chacune des petite?
L i l i j