pour l’expérience, dans un quartier qui avoit fubi pendant
le même temps de cinq mois le même degré 93
de chaleur que la pierre à feu; en ayant donc fait caffer
trois morceaux, & m’étant muni de trois autres qui n’a-
voient pas été chauffés, je trouvai que l’un de ces morceaux
chauffés avoit augmenté d’un 54.'; le fécond d’un 63e;
& le troifième d’un 66e; ce qui donne pour la mefure
moyenne un 6 i c d’augmentation en pefanteur fpécifique.
Il réfulte de ces expériences. 1.° que toute pierre calcaire
chaufféè pendant long-temps, acquiert de la maffe
& devient plus pefànte; cette augmentation ne peut venir
que des particules de chaleur qui la pénètrent & s’y uniffent
parleur longue réfidence, & qui dès-lors en deviennent
partie conftituante fous une forme fixe : 2.0 que cette augmentation
de pefanteur fpécifique étant d’un 6 i .eou d’un
56.' ou d’un 6 j .e ne fè trouve varier ici que par la nature
des différentes pierres ; que celles dont le grain eft le plus
fin, font celles dont la chaleur augmente le plus la maffe,
& dans lefqueiles les pores étant plus petits, elle fe fixe
plus aifément & en plus grande quantité : 3.0 que la quantité
de chaleur qui fè fixe dans la pierre efl: encore bier> plus
grande que ne le défigne ici l ’augmentation de b maffe;
car la chaleur avant de fe fixer dans la pierre, a commencé
par en chafTer toutes les parties humides qu’elle contenoit,
on fait qu’en diflillant la pierre calcaire dans une cornue
bien fermée, on tire de l’eau pure jufqu’à concurrence
d’un fèizième de fon poids: mais comme une chaleur de
0 y degrés, quoiqu’appliquee pendant cinq mois, pourrait
néanmoins
d e s M i n é r a u x , P artie E xp é rim en ta le. ,393
néanmoins produire à cet égard de moindres effets que le
feu violent qu’on applique au vaiffeau dans lequel on
diftille la pierre, réduifons de moitié & même des trois
quarts cette quantité;d’eau enlevée à la pierre par la chaleur
de 95 degrés, on ne pourra pas difeonvenir que la quantité
de chaleur qui s’eft fixée dans cette pierre , ne foit d’abord
d’un 6o.e indiqué par l’augmentation de la pefanteur fpécifique
, & encore d’un 64.' pour le quart de la quantité
d’eau qu’elle contenoit, & que cette chaleur aura fait fortir ;
en forte qu’on peut affurer, fans craindre de fe tromper,
que la chaleur qui pénètre dans la pierre lui étant, appliquée
pendant long-temps, s’y fixe en affez grande quantité pour
en augmenter la maffe tout au moins:d’un trentième, même
dans la fùppofition qu’elle n’ait chaffé pendant ce long
temps que le quart de l’eau que la pierre, contenoit.
C i n q u i è m e e x p é r i e n s e .
T o u t e s les pierres,calcaires dont la pefanteurfjaéci-
fique augmente par la longue application de la chaleur,
acquièrent par cette efpèce de defsèchement plus de dureté
qu’elles n’en avoient auparavant. Voulant reconnoître fi
cette dureté feroit durable, & fi elles ne perdraient pas
avec le temps , non-feulement cette qualité^mais celle de
l’augmentation de denfité qu’elles avoient acquifè par la
chaleur ; je fis expofèr aux injures de l’air plufieurs parties
des trois efpèces de pierres qui avoient fèrvi aux expériences
précédentes, & qui toutes avoient été plus ou
moins chauffées pendant cinq mois: Au bout de quinze
Supplément. Tome /. . D d d