de particules prefque infiniment petites, eft néanmoins
encore divifible, puifqu’avec le prifme on fépare les uns
des autres les rayons, o u , pour parler plus clairement,
ies atomes différemment colorés ; z.° la lumière, quoique
douée en apparence d’une qualité toute oppofée à celle
de la pefanteur, c ’eft-à-dire, d’une volatilité qu’on croiroit
lui être effentielle, eft néanmoins pefante comme toute
autre matière, puifqu’elle fléchit toutes les fois qu’elle
pafle auprès des, autres corps, & qu’elle fe trouve à portée
de leur Iphère d’attraélion ; je dois même dire qu’elle
eft fort pelante, relativement à Ion volume qui eft d’une
petitelfe extrême, puifque la vîtefle immenlè avec laquelle
la lumière fe meut en ligne direéle, ne l’empêche pas
d’éprouver allez d’attraélion près des autres corps, pour
que là direction s’incline & change d’une manière très-
lènfible à nos yeux; 3.0 la fiibftance de la lumière n’eft
pas plus fimple que celle de toute autre matière, puifqu’elle
eft compofée de parties d’inégale pelànteur, que le rayon
rouge eft beaucoup plus pelant que le rayon violet, &
qu’entre ces deux extrêmes elle contient une infinité de
rayons intermédiaires, qui approchent plus ou moins de
la pelànteur du rayon rouge ou de la légèreté du rayon
violet; toutes ces conlequences dérivent néceflairement
Aes phénomènes de l’inflexion de la lumière & de là
réfraélion (e ), qui, dans le réel, n’eft qu’une inflexion
(e ) L ’attraction univerfelte agit
fur ia lumière ; il ne faut pour s’en
convaincre, qu’examiner les cas
extrêmes de la réfrapion : lorfqu’un
rayon de lumière pane à travers
un criltal, fous un certain angle
«
d e s M i n é r a u x , fc” P a r t ie , 1 3
qui s’opère lorfque la lumière pafle à travers les corps
tranfparens ~ 4..0 on peut démontrer que la lumière eft
malfive, & qu’elle agit, dans quelque cas, comme agiflent
tous les autres corps; car, indépendamment de fon effet
d’obliquité , la direPion change
tout-à-coup , & au lieu de continuer
fa route, il rentre dans le
criftal & Ce réfléchit. Si la lumière
pafle du verre dans le vide, toute
la force de cette puiffànce s’exerce,
& le rayon eft contraint de rentrer
& rentre dans le verre par un effet
de Ion attraPion que rien ne balance
; fi la lumière pafle du Crif-
tal dans l’air, l’attraPion du criftal
plus forte que celle de l’air , la
ramène encore, mais avec moins
de force, parce que cette attraction
du verre eft en parue détruite
par celle de l’air qui agit en fons
contraire for le rayon de lumière ;
fi ce rayon pafle du criftal dans
l'eau , l’effet eft bien moins fèn-
fible, le rayon rentre à peine,
parce que l’attrapion du criftal eft
prefque toute détruite par celle
de l’eau, qui s’oppofe à fon apion ;
enfin , fi la lumière pafle du criftal
dans le criftal, comme les deux
attrapions font égales, l’effet s’évanouit
& le rayon continue fit route.
D ’autres, expériences démontrent
que cette puiffànee attraPive, ou
cette force réfringente, eft toujours
à très-peu près proportionnelle à la
denfité des matières tranfparentes,
a 1 exception des corps onPueux
& folforeux, dont la force réfringente
eft plus grande, parce que
la lumière a plus d’analogie, plus
de rapport de nature avec les matières
inflammables , qu’avec les
autres matières.
Mais s’il reftoit quelque doute
fur cette attrapion de la lumière
vers les corps, qu’on jette les yeux
fur les inflexions que fouffre un
rayon, lorfqu’il pafle fort près de
la forfàce d: un corps ; un trait de
lumière ne peut entrer par un
très-petit trou, dans une chambre
obfcure, fans être puiflâmment
attiré vers les bords du trou ; ce
petit faifceau de rayons fe divife,
chaque rayon voifin de la circonférence
du trou , fè plie vers cette
circonférence, & cette inflexion
produit des franges colore'es, des
apparences confiantes , qui font
l’effet de l’attrapion de la lumière