cents quatre-vingt-neuf images : mais en fait de découverte
ie dernier pas, quoique fouvent le plus facile, eft cependant
celui qu’on fait le plus rarement.
Mon Mémoire, tel qu’on vient de le lire, a été imprimé
dans le volume de l’Académie des Sciences, année 1747,
fous le titre ; Invention des miroirs pour brûler à une grande
dijlance. Feu M. Bouguer, & quelques autres Membres de
cette favante Compagnie, m’ayant lait plufieurs objections,
tirées principalement de la doétrine de Defcartes, dans
fon Traité de Dioptrique, je crus devoir y répondre par le
Mémoire fuivant, qui fut lu à l’Académie la même année,
mais que je ne fis pas imprimer par ménagement pour
mes adverfàires en opinion. Cependant comme il contient
plufieurs chofès utiles, & qu’il pourra fervir de préfervatif
contre les erreurs contenues dans quelques livres d’Op-
tique, fur-tout dans celui de la Dioptrique de Defcartes,
que d’ailleurs il fert d’explication & de fuite au Mémoire
précédent; j’ai jugé à propos de les joindre ici & de les
publier enfemble.
A r t i c l e s e c o n d .
Réflexions fur le jugement de Defcartes, au fujet des
miroirs d ‘Archimède, avec le développement de la théorie
de ces miroirs ix l ’explication de leurs principaux ufages.
L a Dioptrique de Defcartes, cet ouvrage qu’il a donné
comme le premier & le principal elfai de fâ méthode de
raifonner dans les Sciences, doit être regardée comme
un chef-d’oeuvre pour fon temps: mais les plus belles
DES M I N É R A U X , Partie Expérimentale. 4 2 7
fpéculations font fouvent démenties par l’expérience,
& tous les jours les fùblimes Mathématiques font obligées
de fè plier fous de nouveaux faits; car dans l’application
qu’on en fait aux plus petites parties de la Phyfique, on
doit fe défier de toutes les circonflances, & ne pas fe
confier affez aux chofes qu’on croit favoir pour prononcer
affirmativement fur celles qui font inconnues. C e defaut
n’eft cependant que trop ordinaire, & j ’ai cru que je
ferais quelque cliofe d’utile pour ceux qui veulent s’occuper
d’Optique, que de leur expofer ce qui manquoit à
Defcartes, pour pouvoir donner une théorie de cette
fcience qui fût fufceptible d’être réduite en pratique.
Son Traité de Dioptrique efl divifé en dix Difoours,
dans le premier, notrePhilofophe parle de la lumière; &
comme il ignorait fon mouvement progreflif qui n’a été
découvert que quelque temps après par Roëmer, il faut
modifier tout ce qu’il dit à cet égard, & on ne doit
adopter aucune des explications qu’il donne au fujet de
la nature & de la propagation de la lumière, non plus
que les comparaifons & les hypothèfès qu’il emploie pour
tâcher d’expliquer les caufes & les effets de la vifion. On
fait aéluellement que la lumière efl environ 7 minutes f|
à venir du Soleil jufqu’a nous, que cette émiffion du
corps lumineux fe renouvelle à chaque inftant, & que
ce n’eft pas par la preffion continue & par l’aétion, ou
plutôt l’ébranlement inftantané d’une matière fubtile que
fes effets s’opèrent; ainfi toutes les parties de ce Trane,
où l’Auteur emploie cette théorie, font plus que
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