4 .2 4 I n t r o d u c t i o n à l ’H i s t o i r e
voir que le miroir d’Archimède pouvoit être comme le
mien, compofé de plufieurs petits miroirs qui fe mouvoient
par des mouvemens de charnières & de refforts, & enfin
il indique la pofition du miroir, en difant que le miroir
hexagone autour duquel étoient fans doute les miroirs plus
petits, étoit coupé par le méridien, ce qui veut dire apparemment
que le miroir doit être oppofé directement au
Soleil ; d’ailleurs le miroir hexagone étoit probablement
celui dont l’image fervoit de mire pour ajufter les autres,
& cette figure n’eft pas tout-à-fait indifférente, non plus
que celle des vingt-quatre angles ou vingt-quatre côtés
des petits miroirs. Il eft aife de fèntir qu il y a en effet de
l ’avantage à donner à ces miroirs une figure polygone
d’un grand nombre de côtés égaux, afin que la quantité
de lumière foit moins inégalement répartie dans l’image
réfléchie, & elle fera répartie le moins inégalement qu’il
eft poffible iorfque les miroirs feront circulaires : j ’ai bien
vu qu’il y avoir de la perte à employer des miroirs qua-
drangulaires, longs de 6 pouces fur 8 pouces; mais j’ai
préféré cette forme parce qu’elle eft, comme je l’ai dit,
plus avantageufe pour brûler horizontalement.
J ’ai auffi trouvé dans la même differtation de M. Melot,
que le P. Kircher avoit écrit qu’Archimède avoit pu brûler
à une grande diftance avec des miroirs plans, & que
d’expérience lui avoit appris, qu’en réunifiant de cette
façon les images du Soleil, on produifoit une chaleur
eonfidérable au point de réunion.
Enfin dans les Mémoires de l’Académie, année 1726,
M. du
D E S M I N É R A U X , Partie Expérimentale. 425
M. du Fay, dont j’honorerai toujours la mémoire & les
talens, paroît avoir touché a cette decouverte, il dit:
qu ’ayant reçu l ’image du Soleil fur un miroir plan d un pied
en quarré, Ix l ’ayant portée jufqu à (foo pieds fur un miroir
concave de 17 pouces de diamètre, elle avoit encore la force de
brûler des matières combufibles au foyer de ce dernier miroir.
Et à la fin de fon Mémoire , il dit: que quelques Auteurs,
il veut fans doute parler du P. Kircher , ontpropofé déformer
un miroir d ’un très-long foyer par un grand nombre de petits
miroirs plans, que plufieursperfonnes tiendraient à la main, lr
dirigeraient de façon que les images du Soleil formées par chacun
de ces miroirs, concourraient en un même point, S que ce fer oit
peut-être la façon de réujfr la plus Jure la moins difficile a
exécuter. Un peu de réflexion fur l’expérience du miroir
concave & fur ce projet, auroit porté M. du Fay à la
découverte du miroir d’Archimède, qu il traite cependant
de fable un peu plus haut ; car il me paroît qu’il étoit tout
naturel de conclure de fon expérience, que puifqu un
miroir concave de 17 pouces de diamètre fur lequel
l’image du Soleil ne tomboit pas toute entière, a beaucoup
près, peut cependant brûler par cette feule partie
de l’image du Soleil réfléchie à 600 pieds, dans un foyer
que je flippofe large de 3 lignes ; onze cents cinquante-fix
miroirs plans fèmblables au premier miroir refléchiffant,
doivent à plus forte raifon brûler directement à cette
diftance de 600 pieds, &que par conféquent deux cents
quatre - vingt - neuf miroirs plans auroient ete plus que
fùffifàns pour brûler à 300 pieds, en réunifiant les deux
Supplément. Tome I. . H h h