& avec cent dix-fept glaces on a fondu des morceaux
d’argent mince, & rougi une plaque de tôle: & je fuis
perfùadé qu’à 50 pieds on fondra les métaux auffi-bien
qu’à 20, en employant toutes les glaces du miroir; &
comme le foyer à cette diftance, eft large de fix à fèpt
pouces, on pourra faire des épreuves en grand fur les
métaux (d ), ce qu’il n’étoit pas poftïble de faire avec les
miroirs ordinaires, dont le foyer eft ou très-foible, ou
cent fois plus petit que celui de mon miroir. J’ai remarqué
que les métaux & fiir-tout l’argent, fument beaucoup
(d) Par des expériences fubfé-
quentes, j ’ai reconnu que la distance
la plus avantageufe pour faire
commodément avec ces miroirs
des épreuves fur les métaux, étoit
à 40 ou 45 pieds. Les aflïettes
d’argent que j’ai fondues à cette
diftance avec deux cents vingt-
quatre glaces, étoientbien nettes,
en forte qu’il n’étoit pas poftïble
d’attribuer la fumée très-abondante
qui en fortoit à la graiflè, ou à
d’autres matières dont l’argent fo
ferait imbibé, & comme iè le
perfuadoient les gens témoins de
l ’expérience. Je la répétai néanmoins
for des plaques d’argent
toutes neuves & j’eus le même
effet. Le métal fumoit très-abondamment
, quelquefois pendant
plus de 8 ou 1 o minutes avant de fo
fondre. J’avois deffein de recueillir
cette fumée d’argent par le moyen
d’un chapiteau & d’ün ajuftement
femblable à celui dont on fo fort
dans les diftillations, & j’ai toujours
eu regret que mes autres occupations
m’en aient empêché ; car
cette manière de tirer l’eau du
métal, eft peut - être la foule que
l’on puiffo employer. Et fi l’on
prétend que cette fumée qui m’a
paru humide ne contient'pas de
l’eau, il forait toujours très-utile
de favoir ce que c’eft, car il fo
peut aulfi que ce ne foit que du
métal volatilifé. D ’ailleurs je fois
perfoadé qu’en faifant les mêmes
épreuves for l’or, on le verra fumer
comme l’argent, peut-être moins,
peut-être plus.
avant
D E S M i n É R AU x , Partie Expérimentale. 4 1 7
avant de fe fondre, la fumée en étoit fi fènfible qu’elle
fàifoit ombre fur le terrein; & c ’eft-là où je l’obfervai
attentivement; car il n’eft pas poftïble de regarder un
jnftant le foyer, lorfqu’il tombe fur du métal : l’éclat en
eftjieaucoup plus vif que celui du Soleil.
Les expériences que j ’ai rapportées ci-deffus, & qui
ont été faites dans les premiers temps de l’invention de
ces miroirs, ont été fùivies d’un grand nombre d’autres
expériences qui confirment les premières. J ’ai enflamme
du bois jufqu’à 200 & même 210 pieds avec ce même
miroir, par le Soleil d’été, toutes les fois que le Ciel étoit
pur, & je crois pouvoir aflùrer qu’avec quatre fèmblables
miroirs on bruleroit à 400 pieds & peut-être plus loin.
J ’ai de même fondu tous les métaux & minéraux métalliques
à 2 5 , 30 & 4 0 pieds. On trouvera dans la fuite
de cet article les ufàges auxquels on peut appliquer ces
miroirs, & les limites qu’on doit afîigner à leur puiflance
pour la calcination , la combuftion, la fufion, &c.
, II faut environ une demi-heure pour monter le miroir,
& pour faire coïncider toutes les images au même point;
mais lorfqu’il eft une fois ajufté, on peut s’en fervir à
toute heure, en tirant feulement un rideau, il mettra le
feu aux matières combuftibles très-promptement, & on
ne doit pas le déranger à moins qu’on ne veuille changer
la diftance; par exemple, lorfqu’il eft arrangé pour brûler
à 100 pieds, il faut une demi-heure pour l’ajufler à la
diftance de 150 pieds, & ainfi des autres.
C e miroir brûle en haut, en bas & horizontalement,
Supplément. Tome I. » G g g