de deux pieds, & il ne m’en refte,qu’une de 18 pouees
que j’ai gardée pour modèle de ce miroir (q ).
C e qui fait caffer ces glaces fi aifément, c ’eft le trou
qui eft au milieu; elles fe courberaient beaucoup plus
fins rompre; s’il n’y avoit point de folution de continuité,
& qu’on pût les preffer également for toute la forface:
cela m’a conduit à imaginer de les faire courber par le
poids même de i’atmofphère ; & pour cela il ne faut que
mettre une glace circulaire for une efpèce de tambour de
fer ou de cuivre, & ajouter à ce tambour une pompe
pour en tirer de l’air; on fera de cette manière courber
fa glace plus ou moins, & par conféquent elle brûlera à
de plus & moins grandes diflances.
Il y aurait encore un autre moyen; ce ferait d’ôter
l'étamage dans le centre de la glace, de la largeur de 9
ou 10 lignes, façonner avec une molette cette partie du
centre en portion de fphère, comme un verre convexe,
d’un pouce de foyer, mettre dans le tambour une petite
mèche foufrée ; il arriverait que quand on préfènteroit ce
miroir au Soleil, les rayons tranfinis à travers cette partie
du centre de la glace & réunis au foyer d’un pouce, allumeraient
la mèche foufrée dans le tambour ; cette mèche
(q) Ces glaces de 3 pieds ont
mis le feu à des matières légères
jufqu’à 50 pieds de diftance, &
alors elles n’avoient plié que d’une
ligne | ; pour brûler à 40 pieds, il
fàlloit les faire plier de 2 lignes;
pour brûler à 3 o pieds, de deux
lignes | , & c’eft en ‘ voulant les
faire brûler à 20 pieds qu’elles lè
font calTées»
d e s M i n é r a u x , Partie Expérimentale. 48 j
en brûlant abforberoit de l’air, & par conféquent le
poids de i’atmofphère ferait plier la glace plus ou moins,
félon que la mèche foufrée brûlerait plus ou moins de
temps. C e miroir ferait fort fingulier, parce qu’il fo courberait
de lui-même à l’afpeét du Soleil fins qu’il fût
nécefiaife d’y toucher; mais l ’ufige n’en ferait pas facile,
& c ’efl pour cette raifon que je ne l’ai pas fait exécuter,
la fécondé manière étant préférable à tous égards.
Ces miroirs d’une foule pièce à foyer mobile peuvent
forvir à mefurer plus exactement, que par aucun autre
moyen, la différence des effets de la chaleur du Soleil
reçue dans des foyers plus ou moins grands. Nous avons
vu que les grands foyers font toujours proportionnellement
beaucoup plus d’effet que les petits, quoique l ’intenfité de
chaleurfoit égale dans les uns & les autres; on aurait ici,
en contractant fucceffivement les foyers, toujours une
égale quantité de lumière ou de chaleur, mais dans des
efpaces fucceffivement plus petits; & au moyen de cette
quantité confiante, on pourroit déterminer par l’expérience
le minimum de l’efpace du foyer, c’eft - à - dire,
l’étendue néceffaire, pour qu’avec la même quantité de
lumière on eût le plus grand effet, cela nous conduirait
en même temps à une eftimation plus précife de la
déperdition de la chaleur dans les différentes fubftances,
fous un même volume ou dans une égale étendue.
A cet ufage près, il m’a paru que ces miroirs d’une
foule pièce à foyer mobile étoientplus curieux qu’utiles;
celui qui agit foui & fe courbe à i ’afpect du Soleil, eft