renferment auffi une certaine quantité d’âir élaftique. On
ne peut douter de ces faits dont la certitude eft acquife
par les belles expériences du doéteur Haies, & dont les
Chimiftes ne me paroiffont pas avoir fenti toute la valeur,
car ils auroient reconnu depuis long-temps que l’air fixe
doit jouer en grande partie le rôle de leur phlogiflique, ils
n’auroient pas adopté ce terme nouveau qui ne répond à
aucune idée précifè, & ils n’en auroient pas fait fa~ bafo
de toutes leurs explications des phénomènes chimiques,
ils ne l’auroient pas donné pour un être identique &
toujours le même, puisqu’il eft compofé d’air & de feu,
tantôt dans un état fixe & tantôt dans celui de la plus
grande volatilité. Et ceux d’entr’eux qui ont regardé le
phlogiflique comme le produit du feu élémentaire ou
de la lumière, fo font moins éloignés de la vérité, parce
que le feu ou la lumière produifent, par le focours de
l ’air tous les effets du phlogiflique.
Les minéraux qui, comme les Touffes & les pyrites,
contiennent dans leur fobftance une quantité plus ou
moins grande des détrimens ultérieurs des animaux & des
végétaux, renferment dès-lors des parties combuftibles qui,
comme toutes les autres, contiennent plus ou moins d’air
fixe, mais toujours beaucoup moins que les flibftances
purement animales ou végétales : on peut également leur
enlever cet air fixe par la combuftion ; on peut auffi le
dégager par le moyen de l’effèrvefoence ; & dans lés
matières animales & végétales on le dégage par la fimple
fermentation qui, comme la eombuflion, a toujours befoin
d e s M i n é r a u x , Partie, 95
d air pour s operer. Ceci s’accorde fi parfaitement avec
l ’expérience que je ne crois pas devoir infifter for la preuve
des faits. Je me contenterai d’obferver que les Touffes &
les pyrites ne font pas les fouis minéraux qu’on doive
regarder comme combuftibles , qu’il y en a beaucoup
d’autres dont je ne ferai point ici l’énumération parce
qu’il fuffit de dire que leur degré de combuftibiiité
dépend ordinairement de la quantité de foufre qu’ils
contiennent. Tous les minéraux combuftibles tirent donc
originairement cette propriété ou du mélange des parties
animales & végétales qui font incorporées avec eux, ou
des particules de lumière, de chaleur & d’air qui par le
laps de temps fo font fixées dans leur intérieur. Rien félon
moi n’eft combuftible que ce qui a été formé par une
chaleur douce, c ’e ft-à -d ire par ces mêmes élemens
combinés dans toutes les fubftances que le Toleil (e)
éclaire & vivifie, ou dans celles que la chaleur intérieure
de la terre fomente & réunit.
(e) Voici une obfervation qui
fembie démontrer que la lumière
a plus d’affinité avec les fubftances
combuftibles qu’avec toutes les
autres matières. On fait que la
puiflànce réfradive des corpstranf
parens eft proportionnelle à leur
denfité ; le verre plus denfè que
l ’eau, a proportionnellement une
plus grande force réfringente, &
en augmentant la denfité du verre
& de l’eau , l ’on augmente à me-
fure leur force de réfraction. Cette
proportion s’obforve dans toutes
les matières tranlparentes, & qui
font en même temps incombustibles.
Mais les matières inflammables
, telles que l’efprit de vin, les
huiles tranlparentes, l ’ambre, &c.
ont une puiflànce réfringente plus
grande que les autres ; en forte
que l’attradion que ces matières