Confiderant cnim Auguftinus Moyfem vclut m du-
plici perfona. Zdna ut er at Prophet a , de qua nihil ago,
inquit Auguftinus , vigefimo fecundo, contra Fau-
ftum, ibidem. A l ia , ut er at perfona privat a \ de qua
dicit quod confùltâ Lege æterna, reperit quod non
licebat ei occidere Ægiptium, fecundùm illam autho-
ritatcm privatam, 8c hoc eit pro nobis. Sed fuper
Exodum,capiten. traétat de Moyle, ut erat perfona
Prophetica, habens fcilicet, ex inltinétu divino,judi- i
ciariam poteftatem, pro liberatione populi Ifraël ab
opprimentibus Ægiptiis, juxta fermonem begti Stephani,
Allmrnfeptimo, 8c Gloffom Ordinariam, & Interlinearem
: Sc fecundùm hoc , dicit Auguftinus
Moyfem hanc occifionem audere potuifle. Et hoc
pro nobis eft, quoniam non fine autoritate fecit illud.
Ampliùs. Afl'ertionis quintæ rcprobatio, modeftè,
8c reprehenfibilitcr foéta eft j quidquid de fa£to Judith
, vel Jehu dicant Doétores in hanc vel illam partem
: videant tarnen Theologi, fi fànè diétum fit
quod Deus poflit permittere mendacium, vel pro-
lationcm folfitatis, cum intentione fallend!, vel infi-
diandi.
Ampliùs. AfTertjonis fextæ reprobatio rationabi-.
liter foéta eft, ne forfan illi adquosperveneruntqua-
terni, cam continentes, feduci valerent : nec eft hoc
nimis certare f hominem, velut ex invidia, vel odio}
ièd eft elucidare veritatcm, attento quod Aflertiones
longe détériorés pofitas ab eodem homine, nondum
apertas funt in Judicio : ut quod Infequi fernher fen-
fum litteralem facree. Seriptura , f it occidere animant
fuam} 8c quod Quilibet tyrannus debet occidi viliter ,
ÇT infidiose, tanquam magis propria morte fua : quod
eft contra rationemDecretalis hujus. Pro hkmani. Et
ita de quibufdam aliis. Abfit à me jam vicino morti,
Sc ab his caufis, traétare matcriam tarn focram, depra-
vato animo -, quoniam ego miferior eflèm cunétis ho-
minibus, qui me exponerem periculis mortis quo-
tidie, per media me ipfum damnantia.
Denique, reprobatio feptimas Aflcrtionis nullum
adhuc vifa eft calumnatorem pati, fed aggravari debet
, quia Magiftro Sententiarum opponitur.
Porro, circa fecundum punétum deliberationis
prædiétæ, quod fcilicet expediens fuit 8c eft, iftam
traétare materiam, Sc ad finem deducere, prout ordo
judicialispoftulabit, ago quas fequuntur.
Offero primo , Codicillum continentem duode- *
cim Confiderationes in hac parte, quas tradidi Elee-
mofinario Illuftriflimi Principis Domini Burgundias.
Offertur rursùs, tanquam urgens Chriftianifiimi
Regis noftri Mandatum publicum per Litteras , Sc
jam leétumhiceft.
Offertur prætereà libertas loquendi major quàm
haétenùs,Sc Judex competens,coram quo haberi *Ju-
dicium, quatenùs habeat pondus authoritatis Sc vali-
dum robur ipfa declaratio veritatis, magis quàm ex fo-
la reprobatione doétrinali, ficutvidemuseflèneceflà-
rium. Poflènt hîc notari prohibitiones aliàs foétæ Sc
violentatibnes.
Offertur rursùs, vox publica quæ nunc eft,fuper
inceptione prasfentis materiæ, quas fidimitteretur,
vel tanquam dubia nimis differretur -, hoc diet fcanda-
lum pcenis 4- Sc manifeftus favor erroribus Sc erranti-
bus, eorumquefomentum: effetque prætereà in fa-
bulam,dedecus,8c fcandalum,tàmConcilii Fidei toties
cclebriter convocati, quàm ipfius Univerfitatis advo-
cantis. Effet poftremo in obdurationem perniciofif-
fimam, Sc periçûlofiffimam errantium } Sc in perfe-
cutionem crudeliffimam prædicantium veritatem. A-
vertat hoc Magifter veritatis Chriftus, qui eft in fas-
cula.
Sequuntur aliqua quas valent ad elucidationem
prasmifliorum : Sc primo, tenor unius cedulæ qux
oftenfo fuit pridem Domino Burgundias, cum alia,cujus
tenor communiter adjungitur.
t forte coar&are. * forte dtcfl poteft. + Locujcorruptus.
Cj s'enfuit une cedule, qui répond à ce
qu’aucuns pourvoient oppofer, que la
Propofition de ïljniverfite eft contre
la paix, &au deshonneur d’aucuns
Seigneurs.
. „ TA verité de la Foy Sc de bonne Doétrine à con-
,, traint l’Ünivcrfité de Paris donner derniere-
,, ment, le quatrième jour de Septembre, IVAnmil
,, quatre cent treize, en fes Inftruétions, pour parler
„ devant le Roy, Sc nos Seigneurs au Palais, que cet-
„ te vérité demeuraft tousjours entière, quelque
,, paix ou traitté fut fait, ou à faire : Sc le propofant a
„ reprouvé aucunnes fauffes Doétrines, pour les
,, caufes ou confiderations qui s’enfuivent.
„ Premierenftnt, car vérité eftfceur de paix, Sc'
,, jamais on ne peut avoir paix qui vaille, ou tienne
„ contrevérité, comme dit Dieu par le Prophète:
„ Non efipaximpiis. Ifoiæ.XLvm.zi. Partant com-
,, mande Dieu : Pacem & veritàtem diligite , dixit
,, Dominus, Zach. vm. 19. Aimez paix Sc vérité,
„ dit noftre Seigneur.
„ Item, fi on ne pouroit avoir autrement paix
,, contre la Foy, Sc bonne doétrine, on devroit pluf-
,, tôt foûtenir quelconque guerre,ou efclandre, félon
,, la doétrine de Saint Grégoire: Utilius oririficanda-
,, lum p'ermittitur, quàm veritas defèratur. Et à ce pro-
3, pos difoit Jefùs Chrift : Non venipacem mittere,fid
,, gladium. Matth.x. 34. Je ne fuis pas venu pour
,, envoyer la paix en terre, mais glaive ôcdivifionj
„ 8c s’entend, pour la vérité 8c la Foy fbûtenir.
„ Item, fans la vérité de la Foy, Sc des Comman-
,, demens de Dieu ,les Chrétiens, foit Princes>ou au-
,, très, ne peuvent eftre en état de falut: Scparainfi
,, chacun Clerc Sc Prélat qui aime leur falut, doit la
„ vérité prefeher Sc fouflèté reprouver} Sc par fpe-
„ ciaU’Univerfité; autrement fa diffimulation fèroit
,, caufè de leur damnation, 8c de la fcience propre. S i
„ non annunciaveris, Scc. D ix it Dominus. Ezech. ni.
„ Item , la vérité de la Foy ne fe doit pasfeulc-
,, ment croire de coeur , mais fc doit confeflèrde
„ bouche, quand on fent que autrement elle periroit,
^ „ ou que les gens fè damneroient,par croire faufiè do-
j,, étrine au contraire j ou par mauvaife inftruétion, 8c
„ operation, Cordecreditur, Scc. Rom.x. io.
„ Item, la vérité de la Foyeftà prefeher, quand
„ on a lieu Sc temps de la dire devant Princes 8c ail-
,, leurs, qui la peuvent entendre 8c deffendre, Sc que
,, le Clergé peut avoir franchifè de parler : lors il n’y
,, a point d’exeufâtion. Et car ainfi fbit, de prêtent,
„ l’Üniverfité n’a pû ny voulu plus dilayer qu’elle
„ n'euft fait fbn devoir en la ditte Propofition, 8c en
„ fonadveu.
3, Item, combien que cette vérité de la Foy Sc de
„ bonne doétrine euft pû moult profiter,qui l’euft
„ pluftoft diteconftanmenti 8c eft à croire que ne
,, fuflènt mie venus tant d’horribles maux en ce
„ Royaume, fe aucuns fe fùflent expofez jufqucsà.
„ la mort, pour refifter aux erreurs qui ont efté raci-
„ nés de nos maux : non pour quant, félon leProver-
•j ,, be commun : Vtu t mieux tard que jamais. Et eft
„ bien à croire queplufieurs fe font repentis de leur
,, dilationoudiffimulation, par peur humaine, ou
„ mondaine, en cette matière.
3, Item, fc contre la vérité de la Foy 8c des bon-
,, nés moeurs, aucuns vouloient maintenant refifter
,, malicieufemcnt 8c pertinacement, ils feroient plus
„ à blâmer, que paravant * d’autant qu’on à veu, par
,, expérience, les maux qui en font enfuivis : 8c fèroit
,, cecy à leur damnation perdurable , 8c âuroit-on
,, caufe fuffifante de foire procès ouvertement contre
„ eux,autant contre le grand,comme contre le petit,
« &
1 0 1
Sc de tant plus que le grand peut plus nuire,s’il errej
, Sc plus profiter, s’il confeffe vérité.
5 Item, la vérité de la Foy qui a efté prefehée, ne
comprend quelconqueperfbnnenommément, 8c
5 ne tend à quelconque punition, pour le temps paf-
fé, mais veut que fouflèté contraire fbit déracinée,
, pour le temps futur, 8c pour tourner à bonne pe-
„ nitence ceux qui auparavant avoient erré, fans en
5, vouloir prendre vengeance ou punition, en tant A
5, qu’on ne voudroit perfeverer : car lors on ne de-
„ vroit point épargner ou diflimuler qui voudroit
„ continuer. N o n efl clementia bello, n ulla pernicio-
j> f io r p efiis quàm fam ilia r is inimicus.
Item, la vérité de la Foy a efté prefehè publi-
„ quement, afïin que chacun puiflè appercevoir
„ comment ceux qui ont la fouflèté contraire dog- v
matifée, en fecret, ou à part, font à blâmer 8c à hayr
„ par les Seigneurs lefquels ils ont foit errer à leur
,, damnation, fe ils n’ont repentance} 8 c à la fub-
,, verfion de la chofè publique : 8 c par le contraire,
„ ceux font à aimer 8c à loiier 8c à rémunérer, qui ont
„ publié maintenant,ou autrefois,conftamment cette
,, vérité , 8 c en donnent bonne information. Q u i
converti fe c e r it p eccatorem, 8cc.
,, Item, la vérité de la Foy qui a efté dernièrement
„ publiée 8 cpropofée, eft fi notoire, qu’il n’cft hom- „ 53
„ me quelconque s’il a jugement de raifon, qui ne la 13 ~
„ puiflè appercevoir legerementjoient Chrétiens,ou
,, Payens j foient Juifs, ou Sarrafins} fbient jeunes, ou
j, vieux j fbient Clercs, ou laies : car cette vérité eft
„ un principe en Droit naturel, N o n occides. T u ne
,, tueras point. Et feait chacun qu’ il ne voudroit fe-
,, lonraifbn que on luy fift, c’eft à dire, que on Poc-
„ cit fons procès Sc fons authorité -, 8c que nul ne doit
„ eftre fon Juge en fo caufe : s’il eft vray que fuppofe,
„ que oneques l’Univerfité a foit propofer très à
„ damner, Sc plus que n’eft la mort du R o y , ou
„ d’une Reyne. Si eft vray aufli que chacun homme
„ d’entendement,tant fort lay,doit répugner à la ditte
,, doétrine,félon fon eftat, pouvoir Scfcavoir, ou
,, il fè damne : Correüio fra te rn a cadit fub Pracepto.
„ Item, ' de cette vérité de la Foy ne fe doit hom-
„ me plaindre > caron l’a prefehée mefmément fans q
„ vouloir accufer ou punir quelconque perfonne,
„ morte ou vive, commeonafoitproteftationpubli-
„ que. Et fe aucuns fe fentent touchés par cette ve-
„ rité, ils en doivent bien u fer,8c regracier D ieu,
„ guand on laboure tellement pour leur falut Sc cor-
„ reétion 8c des autres, lefquels ont efté, ou feroic nt
„ ou temps .futur deceus 8c damnez par les erreurs
„ contraires. Sans cette bonne volonté, tels ne pour-
,, roient eftre fauvés, Sc qui autrement les enfeigne-
,, roit, ou fbûtiendroit ou favorifèroit, il les dece-
,, vroit8cfè tresbucheroit, 8ceux avec, à certaine
,, damnation, tant temporellecomme eternelle. Si
„ ne fèfout point icyjoüer ou feindre.
,, Item, fi pour la ditte vérité de la Foy foûtenir,
,, aucunavoitàfouflfrir perfecution, ou mort, fut en
„ compart, fut en occulte, il fèroit vray Martyr,
„ comme on doit penfer que Dieu en a plu fieurs tels i
,, Scceluy, ou ceux qui feroient, ou confeilleroient
,, telle perfècution, ils feroient tyrans, defloyaux en-
,, vers Dieu 8 c le monde, 8c à perfecuter par feu. Sc
,, efpée, 8c par tout, perdre corps, 8c biens, 8c Seig- D
,, gneurie, 8c Bénéfice, par la jultice, tant fpirituelle,
„ comme corporelle, s’ils n’en vouloient prendre
„ commandement.
„ Exemple d’un Comte deThouloufe, 8c autres. Si
, , advife bien chacun qu’il fera 8 c a à foire : car matière
„ deFoyn’efpargnelcSeigneur,nylevalet: Pufillum
„ & magnum D e u s fe c itJ L t fi les Inquifiteurs fovorifb-
„ ient icy,ou diflîmuloient, par peur,.ils encourroient
,, excommunications fi grandes, que le feul Pape les
„ peut abfbudre * 8 c les Prélats en encourrent l’irc de
T om i V . Pars II.
102
3, Dieu j 8c les Princes du fang Royal, 8t ceux qui
3, ont à garder la Juftice Souveraine du Roy, feilsnc
,, foifoient leur devoir, ils feroient à reprendre com-
,, me diffimulans en matière qui tant eft 8c du tout
fùbverfive de la Majeflé Roy aile, 8c de fa Cour de
,, Juftice haute 8c Souveraine, Sc fe on dit quecet-
,, te doétrine fe devoir premièrement dire à part Sc
,, non en public ; on répond que la fouflèté eft pub-
,, liquement femée : fi fout recourir à la publication
,, pour déraciner le publique vice 8c feandalifotion:
„ S i ergo peccata pubiica non fiunt, fecreta pcenitentia
,, purganda funt, & fiat cum amore hominum & odio
,, vitiorum. Ait Auguftinus, in Régula.
Soient notées les fept vérités, & appliquées
au temps prefent.
La première ■ vérité.
,, O Ui feait la vérité de bonne doétrine, 8c de
„ ^-noftre Foy , 8c par fa négligence de la de-
„ noncer, foit pas correétion fraternelle qui appar-
,, tient à chacun, fbit par authorité Paftoralle, fbit
,, par feverité Royalle, aucune perfonne demeure
„ hors de l’état de falut, tel encours la Sentence
de Dieu, dite par le Prophète Ezechiel: c’eft qu’il
„ périt avec la perfbnne perdue par fbn deffout
,, d’annoncer vérité, foit à part, foit en public 5
,, foit par parole, ou en écrit.
La Seconde ■ vérité.
„ Qui feait, ou doitfeavoir, que la vérité debon-
,, ne doétrine 8c de noftre Foy a efté violée de no-
„ tre temps par fauflès informations, prédications,
,, Sc libelles diffamatoires, en plufieurs points 8c
„ Articles, 8c par fo diflimulation, venant de parler
,, en faveur des Ordonnances, un tel laiflè périr une
„ perfbnne, ou plufieurs es dittes erreurs, 8c diffov
,, mations, tel en.court le péril deflùs dit, c’eft adiré
„ damnation.
La froifiefme ■ vérité.
„ Qui es cas deflùs dits empefehe par violence,
„ par puiffancc, ou par corruption des dons Sc des
„ promeflès,quela venté des bonnes moeurs, Sc de
,, la Foy ne foit publiée Sc réparée} il peche plus
„ griefvement que les deflùs dits, Sc eft caufe de la
„ perdition de toutes les perfbnnes qui pour ce er-
,, rent Sc periflènt, Sc ne foit point a foûtenir un
„ tel, fous ombre de quelque paix ou de Traité, car
„ mieux n’auroit jufte guerre, qu’une telle injufte
,, paix, félon ledit de l’Evangile.
La Quatriefme ■ vérité.
3, Qui Par fouflès informations, 8c diffamations
„ criminelles, feiemment 8c?malicicufcment confeil-
„ le un Roy,ou un Seigneur, à efmouvoir fbn peuple
„ Sc fes fu jets, à ce que eux perfecutent aucuns qui ne
,, font point à perfecuter en telle maniéré, foit par
,, glaive fpirituel d’excommunications } foit par
„ materiel de occifions , tel eft hors de l’eftat de
,, falut, s’il ne s’en repend Sc s’en corrige, Sc s’il
,, ne laboure de fon pouvoir, que l’information con-
,, traire, 8c bonne reduétion à la connoiflànce de
,, la vérité, foient faites Sc obtenues par Lettres Pa-
,, tentes ou autrement, 8c ne fuffit point autrement
„ quelconque Confeflïon.
La Cinquiefme vérité.
„ Quife fent fauflèment avoir efté perfecuté, Sc
„ diffamé, au préjudice des âmes Sc du Roy, 8c du
„ bien commun, Sc il eft négligent 8cnonchalant
„ de procurer bonne information au contraire, Sc
„ que fo renommée foit relevée, tel peche griefve-
G z 3, ment,