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Elle a environ trois cents pas dé circonférence
; nous ne nous attendions pa£
à trouver dans un aussi petit espace une
récolte également riche , variée et abondante.
Nous y trouvâmes des terres et
des pierres rouges , vertes, azurées , jaunes
et blanches : des solfates de fer, de cuivre
ou composés de l’un et de l’autre j des fiions
de sulfures ou pirites de fer ou de cuivre
jaune brillant * des efflorescences desolfate,
d’argile , des quartz diversement coîorésj,
et autres beaux minéraux semblables. Enfin
notre récolte fut aussi riche que l’aspect du
lieu sembîoit nous promettre d’être intéressant
et instructif. Nous eûmes occasion de
remarquer comment lessulfures métalliques
exposés à l’air libre , à l’humidité del’atmo*
sphère et au choc des eaux de la mer , s’a-
fliollissoient, se dissolvoient et se décompo-
soient 5 comment le soufre qu’elies con-
tenoient étoit peu à peu acidifié par l’oxi-
gène de l’air et de l’eau $ comment le
nouvel acide sulfurique, en s’emparant du
fer et du cuivre des sulfures décomposés,
les
O ANS I E N N O I S. *7 7
les salifîoit * et formoit les trois solfates
dont je viens de parier : comment
Ces solfates mêmes décomposés par les
eaux de la mer et de la pluie, se cris-
tallisoient, après que celles-ci s’étoient
évaporées, ou bien en circulant sur la
surface et dans l’intérieur du rocher,
et y rencontrant des pierres calcaires et
argileuses , couvroient ces dernières , et
Se décomposoient alternativement, en donnant
naissance à de nouvelles combinaisons
* telles que le sulfate de chaux
et d’argile qu’on y remarque en abondance.
Enfin j nous voyions comment les
particules de fer et de cuivre ainsi précipitées
s’insinuoient dans les terres, dans
les pierres, s’y réunissoient* et leur com-
muniquoient les plus vives couleurs.
Toutes ces observations se présentent
à l’oeil de l’observateur attentif, dans
fin si petit espace qu’il mérite d’être
Visité par quiconque est attiré au mont
Argentario, par l’amour de l’histoire
naturelle.
M