
Ces pierres , au moyen des angles
saillans et rentrans , que l’on y a ménagés
avec beaucoup d’art , sont liées
et unies les unes avec les autres avec
tant de solidité , et leur propre poids surtout
les retient si bien en place, qu’elles
n’ont pas besoin de ciment, comme en
effet, on n’en y a point employé. Les ruines
des murs antiques Etrusques à Fie^oles ,
à Cortone, à Volterra à Rosolle , à P o -
pulonia, sont construits de la même manière
5 mais aucuns de ces murs ( * ) ne
présentent cette ingénieuse et facile manière
d’assembler les pierres : on peut en
voir le dessein exact dans la figure que
nous en avons donnée. Ces pierres sont
( * ) Les pierres des murs Etrusques de Cortonne, de
Fiesoles et de V o lte r r e , selon Gori dans son Musée
Etrusqu e , sont taillées à dents de scie ou dentelées
dans leurs assemblages, ce qui les lie on ne peut
plus solidement ensemble.
Les murs de l’ancienne Calidonie , dont Ciriaco
'Anconitano, dans son voyage d’Illirie, donne le dessein,
sont à-peu-près assemblés de la même manière que
ceux de Cosa.
calcaires^
d a n s l e S i e n n o i s . 145
calcaires, ainsi que la charpente de la
montagne, d’où il paroît qu’on les a tirées,
tant pour les murs de la ville que pour
les édifices de l’intérieur.
L ’enceinte des murs, qui peuvent avoir
deux milles de circuit, ieolironne entièrement
le sommet.de la colline, qui forme
une plate-forme tantôt unie , tantôt légèrement
en pente sur laquelle étoit bâtie
la ville. Au-delà des murs, la montagne
forme une pente douce du côté de
la terre 5 et un précipice du côté de
la m e r, qui en baigne la base depuis
la Torr& di S . Pancra^io jusqu’à celle de
S. Biagio.
En considérait la plate-forme unie de
cette ville , au sommet de cette montagne
, et en pensant aux moyens qu’employèrent
les anciens Étrusques pour en
bâtir les murs avec des masses de pierre
si énormes, on est tenté de croire qu’ils
les ont taillées et enlevées sur la cime
même de cette montagne , d’où ils les
ont conduites sans grande difficulté un
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