
îS o V O Y A Ç fi
du Vicaire Royal d'Arcidosso. Nous descendîmes
dans une mauvaise taverne , et
le chirurgien du lieu nous y servit de
Cicéron.
Le SassQ est situé sur une montagne
calcaire, qui domine la rive gauche de
XOmbrone. Le nombre de ses habitans
peut aller à deux cents, et il y en a à
peu près autant de dispersés dans les
fermes et les campagnes des environs.
Un ancien fort ruiné, prouve qu’il étoit
gardé avec soin par les Seigneurs du lieu.
Peut - être étoit - ce les Agnati de la fa«
mille Ardenghesca . d’oii il passa au pou«
voir de Sienne.
Nous descendîmes au fleuve Ombrone,
près de la rive duquel nous observâmes
deux sources d’eau minérale , mais négligées
et abandonnées à leur cours na^
turel. Nous en fîmes l’essai le plus rapi«
dement possible : ca r , dans cette profondeur
, le soleil nous dardoit en plein
ïnidi 9 d’une manière si violente , qu’il
sembloit nous faire bouillir la cervelle*
d a n s l e S i e n n o i s . 281
Le thermomètre placé, non pas à l’ombre,
car il n’y en avoit pas d’apparence dans
cet endroit, mais à l’air libre, étoit monté
à trente-sept degrés.
Cette eau est limpide, inodore , a d’abord
une saveur acidulé , puis un goût
salé-amer. La première provient d’une
forte dose d’acide carbonique, et le second
est causé par les sels cathartiques,
et par le sulfate de magnésie qu’elle contient.
On y trouve aussi une très-petite
quantité de carbonate de fer, comme le
prouve l’oxide jaune de fe r , qu’elle dépose
dans son cours. Si ces sources étoient
soignées et gardées , elles pourroient
être fort utiles pour purger et désobstruer
les Maremmiens des lieux voisins.
Du Sasso nous passâmes à Cinigiano >
qui en est éloigné d’environ six milles.
Nous nous écartâmes du chemin pour visiter
un prétendu bain , dont notre guide
nous vantoit les précieuses vertus. Ce
n’est autre chose qu’une mare d’eau
dormante, saie , froide , insipide et de