
peu sur le penchant, ou au moins sur
une portion de la pente qu’ils auront
aplanie tout autour pour les y rouler et les
y transporter plus commodément. Ainsi,
en même tenrns qu’ils aplanissoient le
sol de la ville^ ils déblayoient le terrain
à mesure , et ils en transportoient les
pierres qu’ils entassoient les unes sur les
autres à leur place , et évitoient par ce
moyen les travaux qui eussent été nécessaires
pour les élever.
Lorsque nous nous fûmes avancés au milieu
des ruines delà ville, nous fûmes frappés
d’abord , par une haute muraille construite
de pierres tufacées, minces et plates
qui se trouvent sous le sable de la plaine
d'Orbetello. Je ne saurois déterminer à
quelle espèce d’édifice ce mur pouvoit
servir. Nous y trouvâmes, au milieu des
fermes, une superbe coquille en limaçon,
( lumachella ) composée de petites coquilles
consolidées ensemble , sans apparence
d’aucun ciment naturel qui les lie.
Un peu plus avant, dans la partie la
plus élevée de la v ille , nous vîmes
une grosse muraille de pierres équarries,
longue de plus de cinquante-deux pieds ,
de trente ou trente - deux d’élévation ,
sans créneaux, sans ouvertures, ayant seulement
dans le haut quelques apparences
de fenêtres ruinées. Il y a autour plusieurs
autres murs qui lui sont parallèles ou perpendiculaires,
mais plus ruinés et presque
de niveau à la terre.
Tout cela donne l’idée d’un grand édifice
public ou d un palais j et je serois
assez tenté de croire que ce sont les
restes d’une église chrétienne qui y exis-
ïoit dans le temps où Cosa durant les
siècles de barbarie , recommença à exister
sous le nom d’Ansidonia ; nous recueillîmes
beaucoup üoricelld sur le côté de
cette grosse muraille qui regarde le couchant.
Enfin, dans cette ville antique et désolée
tout est en ruine , et à peu près détruit. Les
pierres entassées confusément encombrent
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