
vivant , pour lui et pour ses descendans ;
et qui n’ayant pas été employées, sont
restées ainsi sans titre et sans inscription.
Nous continuâmes , en suivant la voie
Aurélienne , à descendre jusqu’à la plaine.
Là commence une élévation ou isthme,
appelé la Feniglia, qui a environ un demi-
mille de large , et se prolonge , comme
je l’ai d it, jusqu’au monte Argenta.no ,
dans un espace de quatre milles. Il sépare
de ce côté le lac àbOrbetello de la mer ,
et fournit d’excellens pâturages pour le
gros et le menu bétail.
Dans ce lieu , qui est tout voisin du
monte di Ansidonia et de la mer , nous
observâmes dans la plaine beaucoup de
ruines de murs détruits et rasés, bâtis
avec des pierres, des briques et des frag-
mens de vases antiques, tantôt contigus
les uns aux autres, tantôt isolés et séparés.
On voit que ces murs sont d’ancienne
et très - solide construction , mais ils ne
conservent aucun caractère qui puisse
faire juger de l ’espèce de bâtimens qu’ils
formoient.
Ayant quitté la plaine, qui ne nous
offroit qu’une uniformité peu intéressante
, nous revînmes sur nos pas du
côté d'Ansidonia ; après avoir franchi des
bois , des halliers, des rochers et des
ruines, nous nous retrouvâmes au même
lieu où la voie Aurélienne se divise, et
détache une de ses bifurcations d’environ
seize pieds de large qui monte à la ville.
C e chemin nous conduisit à une grande
porte à demi-ruinée , où sont encore les
murs qui formoient l’avant-porte. Ne nous
souciant pas de nous renfermer encore
dans la ville , nous suivîmes les sentiers
qui tournent tout autour de ses murs ,
qui sont encore fort remarquables, quoiqu’on
partie ruinés de vétusté , et totalement
détruits en certains endroits.
Ces murs, ainsi que la porte et l’avant-
p orte , sont faits de pierres énormes
aplanies, trapézoïdes , et si grosses que
deux seules côte à côte suffisent pour
former l’épaisseur des murs, q u i, dans
les endroits où ils sont le moins épais,
ont près de sept pieds.