
Mais puisque la montagne de Raa
eofani renferme dans son sein et présente
des la v e s , des scories, des ba
saltes, enfin, tous les indices d’un grand
incendie et du feu immense qu’il a
v om i; comment se peut-il que toutes
ces substances ne se voient plus aujourd’hui
que dans un cercle étroit aux
environs de la montagne , et que les
anciennes éruptions ne les aient pas répandues
dans une plus grande étendue?
Elles le furent autrefois ; mais si l’on
considère qu’alors le volcan étoit environné
de la mer , on sera facilement
porté à croire , ou que les
eaux de la mer, par suite de dépôts
successifs et continus de marne , de
sable et de glaise , que nous y voyons
de tous côtés, parvinrent peu à peu à
couvrir et à ensévelir les productions
volcaniques, que l’on trouveroit
‘p eu t-ê tre , si l’on creusoit à une
grande profondeur dansdta terrain mar-
neux et calcaire ; ou plus probable-
DAN S LE S I E N N O I S. 489
ment encore , que l ’agitation continuelle
et le roulis des flots, ensuite la
retraite même , et l’éloignement rapide
ou lent de la mer , les ont transportées
et déposées loin de là.
En effet , à Pitigliano 9 à Soana 9
à Sorano , où on ne voit aucuns vestiges
d’anciens cratères, on remarque,
dans une fort grande étendue de pays ,
des agrégations et des sédimens de substances
volcaniques , qui y ont été apportées
par les eaux de la mer, Radi-
eofani, au contraire, présente un volcan
que la mer elle - même a dépouillé dans
sa circonférence de ses diverses et anciennes
productions , ne laissant que
celles qui , entassées sur la cime de
la montagne , se trouvèrent , dès le
commencement, supérieures au niveau
des eaux , ou qui en étoient seulement
baignées : de sorte que si les productions
volcaniques se sont arrêtées sur
les coteaux et dans les vallées situées
entre Radicofani et le Montamiata f on en