
V o y a g e
s’offrent sî souvent à nos yeux, Cepeti^
dant , combien de fois, je ne dis pas
seulement le vulgaire , mais des gens
versés dans l’Histoire naturelle , n’ont-ils
pas imaginé de grands fleuves qui ne
subsistent plus aujourd’hui , ou supposé
que ceux qui existent actuellement dans
îes environs, ont changé leur cours ? et
tout cela , pour expliquer la formation
de ces bancs immenses de glaise dont il
s’agit , sans voir combien il est impossible
que d’aussi petites causes aient pu
correspondre à de si grands effets !
Tout en faisant ces réflexions, nous
arrivâmes à Chiusi y oit nous logeâmes à
l’É v ê ché , comme nous l’avoit obligeamment
offert Monsignor Giuseppe Parmi**
U n i, alors absent de sa résidence.
C h iu s iy ville épiscopale, et gouvernée
par un Vicaire R o y a l, est située sur une
colline qui s’élève au commencement de
!a val di Chiana. Elle est certainement
bâtie sur les ruines de l’ancienne ville de
Çamars ou Clusium 3 autrefois h ab ité e pai-
D A N S l e S i e n n o ï s . 4 * 5
des Rois, et l’une des plus puissantes de
la confédération des villes Étrusques. Son
nom est tout ce qui lui reste de son ancienne
grandeur. La désolation qu’y portèrent
les Gaulois, les Romains, et surtout
les hordes dévastatrices des Barbares
du Nord , lui enlevèrent , à diverses
reprises , jusques aux moindres traces
de son antique magnificence. La ville
moderne ayant été rebâtie successivement
sur les ruines de l’ancienne , il n’y est
resté absolument aucun édifice Étrusque
ou Romain. Te l a été le sort des villes,
anciennes qui n’ont jamais été totalement
abandonnées $ les édifices construits depuis
, sans ordre et au hasard, ont fait
totalement dispatoître , par la succession
des temps , le lieu et les matériaux des
monumens antiques à demi-détruits. On
n’en trouve de conserves en tout ou
en partie que dans les villes qu’un désastre
et une désolation générale firent
abandonner en entier et peut-etre inopi-^
né ment»
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