
et vers Monte Pulcictno, perdit insensible»
ment sa première pente naturelle ; une
partie de ses eaux entretenue par pîusieurs
torrens qui parcourent encore aujourd’hui
de tous cotés la V~aldickiana, fut obligée, par
cet obstacle et par les divers ouvrages des
hommes à détourner son cours, à s’ouvrir-
un nouveau passage du coté du couchant ^
et à se décharger dans la branche principale
de i Arno qui va à la mer, tandis
que l’autre partie continua à couler vers
le midi, et par la Paglia, se rendre
dans lè Tibre. Ces conjectures sont appuyées
et prouvées fort ingénieusement 9
par de longues observations faites sur les
lieux memes par le C. Vittono Fossom-
broni y dans son savant ouvrage intitulé t
Memorie Idrauhche su lia Paldic hiatia, ai?»
quel je renvoie le lecteur * comme à la
source principale.
Aujourd hui, au moyen d’un Concordat
récemment passé entre la cour de
Borne et celle de Florence, en 1780, on
3 fait en sorte que la Chiana Toscane réi*;
nit toutes les eaux, depuis la val de Tresa ,
au-dessus de Chiusi et les porte, parla
P'aldichiana, dans l’Arno; et que , au delà
de la val de Tresa , l’eau des fleuves et
torrens plus méridionaux coule , comme
auparavant , dans la Paglia , et ensuite
dans le Tibre.
Les habitans de Chiusi ont toujours été
jaloux et attachés à la possession du C hiaro,
des Bo^e, et des rives adjacentes de la
Chiana. 11 paroît même , d’après plusieurs
renseignemens, et sur-tout d’après la relation
du C. Fossombroni, pag. 14^ de
l’ouvrage dont je viens de parier, que
dans les quatorzième et quinzième siècles ,
les chefs du gouvernement avoient coutume,
un certain jour de l’année, d’épouser,
en grande pompe et avec tout l’appareil
de la souveraineté, les eaux de Chiaro ,
en y jetant un anneau d’argent doré : c’est
sans doute une imitation en petit , de la
cérémonie beaucoup plus ancienne et plus
solemnelle, dans laquelle le Doge de V e nise
, le jour de l’Ascension, épousait la
mer Adriatique»