
menses laboratoires, par les puits et par
les autres soupiraux, fournissent sans cesse
des émanations de gaz hydrogène, le
plus souvent sulfuré , de gaz acide-carbonique
et de calorique libre. Tout cela
donne lieu à la moufette, dont l’extinction
de la lumière et l’impression étouffante
que j’éprouvai en y présentant le
visage, démontroit suffisamment la présence.
En effet, l’inflammabilité, la puanteur
du soufre , la couleur noire qu’a
prise l’argent, et le précipité noirâtre de
l’acétite de plomb, l’amas de soufre et
d’acide sulfurique, tant dans le flacon
d’eau pure qu’aux parois du puits, étoient
autant de preuves manifestes de la présence
du gaz hydrogène sulfuré 5 mais il
ne formoit pas, comme je viens de le
dire, la seule composition de la moufette.
Elle contenoit encore le gaz acide-carbonique
, comme l’ont prouvé la place
inférieure qu’il occupoit , et par conséquent
son poids, le rougissement prompt
de la solution de tournesol, et plus
évidemment encore le carbonate de chaux
de l’eau de chaux que j’y ai plongée.
Ainsi, les ouvriers, à force de feu, con-
sumoient le gaz hydrogène sulfuré, et
réduisoient la moufette au seul gaz acide-
carbonique , qui, par son propre poids,
se concentroit au fond du puits $ ou
bien, quand la moufette ne contenoit
pas de gaz acide-carbonique, ils la con-
sumoient entièrement ; ou enfin , quand
ce dernier y dominoit et s’élevoit seul,
en remplissant toute la capacité du puits,
ils étoient obligés de l’abandonner tout-
à-fait.
Ainsi donc, lorsque le gaz hydrogène
sulfuré est arrivé en contact avec l’aie
atmosphérique , il s’ensuit une double
décomposition , au moyen de laquelle
l’hydrogène de l’un et l’oxigène de l’autre
forment de l’eau ; en même temps, les
molécules de soufre du gaz hydrogène
sulfuré se déposent et enduisent les parois
de l’excavation , tandis qu’une plus petite
partie de ces mêmes molécules, en?