
lieux intéressatis, offrent des monumens
nombreux de Y opera formacea , c’est-à»
dire des murs et des voûtes formées et
moulées avec du ciment ( calcitruzzo )
liquide (*). On y voit l’empreinte et les
jointures régulières des madriers et des
planches qui formoient l’encaissement,
ou le moule en bois de la voûte et de
la construction. „ Mais ces murs et ces
voûtes , formant tous ensemble , une
masse assez solide pour résister à l’injure
des temps pendant des siècles, sont ra*
couverts d’une tonique ou enduit très-beau
et très^solide, qui représentent précisé-
(*) G o r i , dans le tome III du Musée Étrusque,1
rapporte , comme un exemple unique de semblable
construction antique, YO p e r a fo rm a c ea , que l’on trouve
dans la piscine Étrusque de Volterre, qu’il a décrite.
En effet, cette espèce d’ouvrage, qui a été fréquemment
usité en Espagne et en Afrique, avec de la terre
argileuse et pâteuse , étoit très-rare en Italie. Q u id ?
non in A f r i c a , H isp a n ia q u e e x terra p a r ie te s , quos a p e l-
la n t formaceos , quoniam in fo rm a c ir cum da tis utrinquè
duabus tabu lis insarc iuntur v e r ih s , quam ins truu ntu r } a v is
d u ra n t, incorrupti imbribus , v e n d s } ig n ib u s , omniquç CCS-*
mento firmiores ? Plin. lib. 35. cap. 4.
D A N S L E S l E N N O I S . 20f
ment Yopera arenata , et Y opéra marmo*
rata , décrits par Vitruve, et par Pline.
La première consiste en une couche très*
épaisse, formée à plusieurs reprises, d’un
ciment composé de chaux et de sablé
brun qui étoit, selon toute apparence ,
une pouzzolane extrêmement fine. Ce
ciment est couvert extérieurement d’un
enduit lisse , luisant, d’un blanc jaune i
composé de chaux et de spath calcaire
transparent, blanc et jaune , broyé extrêmement
fin. Ce second, précisément
plus blanc , plus compacte et moins
gros 5 est le marmorato ( marbre )*
On voit que pour le former, on em-
ployoit également le marbre , et le spath
calcaire pilé.
Tout cet enduit ou ciment à former
des toits , fait de sable et de marbre
broyé , est si égal et si bien distribué,
que l’empreinte et les jointures des plan*
ches , qui formoient le château pour
bâtir la voûte, quoiqu’un peu applaties,
se laissent encore voir bien clairement,