
y accumulant des incrustations et des sédi-
mens , elle parvint à former ces masses
de travertin, qui, à force de s’élever et
de s’étendre , finirent par obstruer l’ouverture
de la source, au point de la faire
disparoître : qu’ainsi ces eaux, forcées à
se faire jour ailleurs, furent obligées de
déboucher dans la plaine voisine, où on
les voit aujourd’hui, jusqu’à ce qu’elles
s’y soient formés de nouveaux obstacles,
qui les obligent encore à changer leur
cours.
Du côté du couchant, à un mille de
Saturnia , on voit une autre eau minérale
sortir d’une roche de travertin. Ce lieu
se nomme le Bagno Samo. Cette eau est
acciduie et saline, ce qui fait qu’on l’emploie
comme apéritive et désobstruante.
Elle ne contient ni fer ni soufre et avec
c e la , elle est très-susceptible, par ses sédi-
mens et par ses incrustations, de former
des tartres et des travertins.
Enfin , nous abandonnâmes les restes déplorables
de Saturnia pour aller à Merano9
bourg qui en est éloigné de trois milles.
11 est situe sur une colline dont le
noyau est de pierre de grès , et entouré
d oliviers touffus et vigoureux. Le
nombre des habitans est d’environ quatre
cents. Il y a jurisdiction civile, et il
relève pour le criminel du Vicaire royal
de Manciano.
Mais, ne trouvant rien qui pût exciter
notre curiosité, à l’exception de quelques
plantes que nous y recueillîmes, nous poursuivîmes
notre marche jusqu’à Manciano,
où nous arrivâmes après quatre milles
de chemin. Mon compagnon de voyage y
logea chez M. l’archiprêtre Romoli, et moi
j ’allai chez M. Santori, vicaire royal, dont
1 habitation est située sur le sommet de la
colline, dans l’ancienne forteresse dont on
a fait un prétoire.
Manciano faisoit autrefois partie des
possessions des Aldobrondeschi , d’où il
passa aux Orsini ; et enfin aux Slennois.
L air passe pour y être médiocrement ban.
Ses habitans, devenus plus aisés et plus