
vîmes paroître le travertin qui se continue,
mais plus compacte, jusqu’au sommet* On
n’y peut monter que par des sentiers rudes,
escarpés et pierreux ; plus on monte , plus
ses côtes sont nues, arides, sans eau, sans
herbes. Cependant, parmfles rochers, ils
se trouve un grand nombre de chênes,
beaucoup de charmes , d’érables, de
tilleuls , quelques crateghi torminali ,
qu’on appelle en italien ciavardelli, une
grande quantité d’épines blanches, de
frênes , d'omielli et de crognoli : ces derniers
y sont en si grand nombre , et si
chargés de fruits, que les bergers les secouent
pour en manger, et pour nourrir
les cochons et les moutons. Peu à peu ces
arbres diminuent et cèdent entièrement
la place aux hêtres qui occupent seuls la
partie la plus élevée de la montagne.
Sa cime est aplanie, dans un espace
d’environ deux cents pieds de longueur,
sur soixante de large, tout au plus. On
v o it, sur cette plate-forme, les restes
d’une enceinte qui aujourd’hui est détruite
et rasée, ainsi que les restes d’un édifice
situé au milieu, mais qui est entièrement
ruiné ; nous ne pûmes jamais deviner, à
l'inspection- des ruines ni par les rapports
qu’on nous f i t , quelle espèce d’édifice ce
pouvoir être autrefois. Peut-être n’étoit-il
qu’un asile et une retraite fortifiée par la
situation même.
Du sommet de cette montagne, on
jouit d’une vue très-étendue , tant en Toscane
que dans l’État, Romain , quoique
le. Montamiatay qui est à peu de milles,
dè là du côté de l’ouest, cache la Ma»
rem me et la. mer.
Gomme nous étions montés par la partie
du. nord , l’envie nous prit de descendre
du côté du midi que nous trouvâmes entièrement
dépouillé et pierreux. Au reste,
notre course sur cette montagne si dépouillée
de plantes , et d’une construction
si uniforme, nous causa beaucoup plus
de fatigue que de plaisir. Nous retournâmes
à Cetona, fort harassés et très-peu
satisfaits«
F f s