
et essuyé une pluie à verse pendant une
heure , nous arrivâmes bien mouillés et harassés
au Ritiro dei P P . Passionisti. C ’est
dans ce lieu inculte, désert et sauvage,
que se retira, au rapport des vieillards, le
père P a o lo , pour y faire pénitence avec
un petit nombre de compagnons ; il y
fonda l’institut des Missionnaires Passio-
nistes , qui font seulement des voeux
simples, qui leur permettent de s’en aller
ou être renvoyés, s’ils ne s’accommodent
pas de la règle de cet institut, ou s’ils ne
conviennent pas à la règle elle-même j de
façon qu’il n’y a nulle contrainte ,
et une chose assez rare , c’est que la
paix , l’ordre et la bonne volonté régnent
parmi eux. Ils vivent dans une grandes
pauvreté , et les aumônes sont le seul
moyen de subsistance de la maispn professe
et de la maison du noviciat qui
en est éloignée de plus d’un demi-mille.
Nous nous arrêtâmes trois jours dans
ce monastère, et nous passâmes ce temps
à en examiner les environs et les penchans
élevés des montagnes , entre autres la
Cima delle tre Croci, nom que l’on donne
à la partie la plus élevée de la péninsule,
et qui est à quatre milles du Ritiro. Nous
vîmes dans le chemin des filons de pierre
calcaire verdâtre, fissile et lamelleuse,
au point qu’elle sembloit un véritable
schiste ; des masses énormes d’une belle
brèche silicée, dont l’empâtement étoit
tantôt rouge avec des lapilles quartzeuses
blanches ou opaques, ou demi-diaphanes \
tantôt d’un empâtement blanc avec des
lapilles rouges de différentes nuances ( * ) :
nous trouvâmes aussi de grands bancs de
pierre calcaire en masse, avec des fila-
mens quartzeux, dont la cime nue de la
montagne est formée.
(*), J’ai trouvé depuis une grande quantité de
brèche silicée dans la Mâremme ; il paroît que ses
masses ont ainsi une longue correspondance continuée,
car elle forme le noyau des montagnes
tisanes mêmes, comme je l’ai observé , dans mon
Trahé des bains dePise, pages 24 et 38.