
2,16 V o y a g e
Mais il est temps de continuer notre
voyage , et de laisser aux amateurs de
l’antiquité, le soin d’examiner ces divers
objets ’f nous pouvons assurer que les
ruines magnifiques de 5*. Liberata et
à! Ansidonia les dédommageront amplement
de la peine qu’ils auront prise de
venir les visiter.
C H A P I T R E XII.
Départ du Mont Argentario. Talamone.
T
ous nous jettâmes dans une petite
barque que je frétai, avec trois mariniers
, et nous quittâmes le mont
Argentario. Notre patron, nommé Z i
PaoLo, homme courageux et d’humeur
les sites, et dans les distances que l’on remarque dans
différentes éditions de cet Itinéraire1, est provenue e,n
grande partie, d’anciennes erreurs de copiste; et encore
de l’arbitraire avec lequel on a voulu, dans
les derniers siècles, corriger ce manuscrit, très-incorrect
par lui-même, sans avoir vu par soi-mêîA®
les lieux dont il s’agit.
DANS LE S 1 EN N O I S. 217
gaie, pourvoyoit à tout dans cette navigation
à vent contraire : car des deux
autres mariniers , l’un étoit ivre -, et l’autre ,
vieux et imbécille, n’étoit occupé qu’à
mâcher, sans dents, une grande provision
de baccelli.
Le brave Z i Paolo faisoit tout son
possible pour dissiper l’ennui de notre
lente navigation , en nous racontant,
avec ingénuité, diverses aventures relatives
aux corsaires Barbaresques ; sujet
ample et favori des relations des
pauvres gens de ce pays, comme dans
d’autres endroits on raconte des histoires de
loups et de revenans. Il n’oublia pas sa propre
histoire particulière , et nous raconta
comment un jour, poursuivi par des corsaires
, il perdit ses compagnons ainsi que
sa barque, se sauva, en s’accrochant à
des rocs escarpés de l’isle de Gianuti ,
où il eut beaucoup de ,peine à se cacher
parmi les rochers et les broussailles j
comment enfin , quelques jours après ,
sa famille , le cherchant par-tout, le