
formoïent autrefois, selon toute apparence
, une petite ville ou une espèce de
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le même chemin qui étoit autrefois la voie Appienne^
que les anciens avoient coutume d’élever sur le bord
des chemins publics , des tours ou aiguilles qui aver-
tissoient les voyageurs, que dans le voisinage se trou-
yoit le tombeau de quelque personnage célèbre.
La tour de C icé ro n , est située au fond du goîphe de
Gaëte , au milieu d’une enceinte quarrée , qui aujourd’hui
est plantée d’oliviers abandonnés , sur chacun
desquels sont entrelacées des vignes, dont le raisin ne
mûrit pas assez et produit de mauvais vin. Le mur de
cet enclos, quoique ancien , est bien conservé, et est.
couronné de pierres de taille de quatre et de cinq
pieds de long, dont le dessus est taillé en dos d’âne
pour l’écoulement des eaux. La tour qui tombe en
ruine et dont la base est quarrée, étoit autrefois
revêtue de pierres silicées de cinq à six pieds de long
sur deux de large, et dix-huit pouces d’épaisseur,
on en a enlevé la majeure partie pour bâtir ; l’intérieur
présente une voûte extrêmement élevée , soutenue au
milieu par une colonne hexagone de cinq pieds de
diamètre, dont chaque côté correspond à ceux du mur
intérieur qui forme pareillement un large hexagone , et
qui ont chacun une niche qui semble être destinée à
recevoir des statues. Ce rez-de-chaussée sert aujourd’hui
d’étable aux chèvres du fermier de l’enclos.
Au-dessus de cette voûte , il y a une espèce de
fchambre couverte d’une autre voûte en briques, à
faubourg , le long de la voie Auré-
lienne, qui , située au milieu des vignes
laquelle je parvins avec beaucoup de peine, en grimpant
en dehors sur les pierres ruinées qui souvent
se détachoient sous mes pieds, et en m’accrochant
aux genista juncea, aux pistacia lentiscus, aux oliviers
sauvages, aux myrtes et autres arbustes dont ces ruines
sont couvertes. Cette dernière voûte est surmontée
d’un petit bâtiment, en forme de guérite , à demi-ruiné.
A moitié de la colline , qui est derrière la tour
de Cicéron, qui n’en est séparée que par la voie
Appienne , est un lieu qu’on appelle l’Actrbara ou
YAcerba ara , où est le véritable tombeau de Cicéron.
On croit que c’est dans l’endroit de la voie Appienne
qui correspond à YAcerba ara que Cicéron fut assassiné
par les satellites d’Antoine. L' Acerba ara située sur
un penchant hérissé de rochers aigus, presque inaccessibles
, n’offre qu’un amas de ruines informes ,
qui ne peut donner aucune idée de la manière dont
le tombeau étoit construit. Mais une découverte
propre à prouver que c’étoit vraiment là où étoit
le tombeau de Cicéron, c’est celle que fit un voyageur,
nommé M. Nègre, quelques jours avant que
j’allasse visiter cet endroit intéressant pour l’histoire,
et de laquelle je ne crois pas qu’aucun voyageur ait
encore parlé. Il trouva, à une cinquantaine de pas
au-dessous de ces ruines , une pierre tumulaire,
d’environ six pieds de long , dont le dessus représentoit
en relief un homme couché , ayant la main sur la
poitrine et enveloppé de la robe consulaire , dont
la tête étoit toute défigurée. ( N o te du trad uc t eur }