
beaucoup de ressemblance avec celle du
Bain, eu égard aux substances qu’elle tient
en dissolution : car on n’y voit d’autre
différence que dans la quantité, et surtout
de l’acide carbonique, qui est libre
et très - abondant dans l’une, et qui est
très-rare dans l’autre. De plus, l’une est
froide et l’autre est chaude.
On trouve une grande quantité de
travertin, dans les environs du Bain.
Les rochers qui l’environnent, tant au-
dessus qu’au-dessous, sont tous de travertin
5 ils s’étendent à quelque distance}
sur-tout à l’Ouest; le long du cours du
fleuve Orcia. On en voit de hauts rochers,
dans les lieux où il n’y a pas même
d’apparence de source d’eau. Ceci est une
preuve certaine que les eaux chaudes coulèrent
autrefois dans ces divers endroits ;
et qu’après avoir formé, à leur source
et le long de leur cours, le travertin qu’on
y voit aujourd’hui, elles furent forcé es,
après avoir vraisemblablement obstrué
leurs conduits, à changer de cours et à
jaillir ailleurs. Peut-être les sources d’aujourd’hui
subiroient-elles le même sort,
si on négligeoit d’entretenir leur écoulement
, et si on les abandonnoit aux
vicissitudes de la nature ?
Le travertin du Bagno di V'ignone est
très-blanc, et quoiqu’il soit celluleux quand
il est employé, il est très - dur et très-
fort , et il s’endurcit de plus en plus
exposé à l’air. On en voit la preuve
dans les ornemens des édifices antiques,
et sur-tout dans la belle façade du dôme
de Pien^a, dont le travertin, exposé
depuis plus de trois siècles aux injures
de l’air et au vent du N o rd , conserve
encore sa blancheur et sa solidité. Aussi
en voit-on de grandes carrières , dont
on fait continuellement de très - beaux
ouvrages.
Du Bagno di Vignone, en traversant
la val d’Orcia , nous nous rendîmes à
la maison que j’ai à Pien^a , qui en est
éloignée de six bons milles*