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ne sont pas aussi bien cultivés à cause de
la stérilité du terrain ; ce qui en rend ia
campagne triste et aride. On trouve ,
dans ces derniers lieux , une grande
quantité de dépouilles marines , et surtout
des muricites , des turbinites , des
volutes, des pectinites, des chamites et
des ostracites. Auprès de la ferme de Ba-
gnaja, on rencontre des huîtres communes
fossiles, d’une grosseur excessive,
et qui pèsent jusqu’à trente livres. On
y recueille aussi des morceaux de madrépores,
un grand nombre de noyaux,
et d’opercules de diverses grandeurs, des
dents de différens poissons , et sur-tout
du poisson loup , (anarhicas lupus') connues
sous le nom de bufonites et de
lamie ( squalus carcharias ) , improprement
appelées glossopetres, que le peuple
prend là, comme dans beaucoup d’autres
endroits , pour des traits tombés du
ciel. Ces corps marins sont le plus souvent
disposés par couches à la surface
de la terre $ les autres sont dispersés çà
et
DANS LE SlENNOlS. 305
et là parmi les pierres et les buissons
voisins. Mais j’aurai occasion de parler
ailleurs de ces corps marins fossiles, très-
communs dans les craies de l’État Sien-
nois. Je me contenterai d’observer ici que
les noyaux des coquilles sont souvent
bruns et rouges j ce qui provient uniquement
de ce que les terres dont iis sont
composés sont plus ou moins ferrugineuses.
Le tuf contient en abondance des vers
h tuyau , réunis en masse , spécialement
auprès de la porte Romaine : les échinites
fleuris et le pas de poulain s’y trouvent aussi
assez fréquemment. Outre la marne et le
tuf, on voit dans ce territoire s’étendre
fort au loin, des bancs fort élevés de terre
glaise , tantôt compacte et consolidée en
brèche, tantôt désunie et séparée. Elle
renferme des cailloux d’agate , de calcédoine
et de jaspe : ils ne sont pas gros ,
mais ils sont souvent très-beaux, et dignes
d’être recueillis pour l’usage des arts. En
ajoutant à cela de fréquens morceaux de
sulfure de fer globuleux ou cylindriques
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