
En nous reposant sur le haut dette tm
Crociy nous découvrîmes tout l’ensemble
du mont Argentario y l’oeil y découvre
aisément dans le lointain, à l’ouest, l’isle
d’E lbe, la Corse et la Sardaigne y au sud-
ouest , l’isle del Giglio, autrefois Igilium,
habitée par les Toscans, Gianuti autre -
fois Dianiwn ou Anemisia , et plus loin
Monte Cristo. Ces deux dernières ne sont
plus habitées aujourd’hui \ elles deviennent
souvent l’asile et la retraite ou se cachent
les Corsaires Barbaresques , qui infestent
impunément ces mers, et portent l’épou-?
vante, la misère et la désolation parmi
les familles pauvres des pêcheurs et des,
autres gens de mer.
Du Ritiro , nous passâmes à Porto
S. Stefano y qui en est éloigné de quatre
à cinq milles $ et comme nous y fîmes
deux voyages , les instances obligeantes
que l’on nous f it , nous déterminèrent à
loger la première fois chezM. l’archiprêtre
JD. Giovan Batista Costa y et la seconde ,
chez M. D. Bernardino Bausani , lieutenant
de Roi de S . Stefano.
Ce port , selon la tradition 9 étoit un
assemblage de quelques maisons de mariniers
et de pêcheurs ; mais aujourd’hui la
population est tellement augmentée qu’on
y compte jusqu’à mille habitans. La pêche
fut l’origine de cet établissement, et elle
s’y continue avec activité.
Ses habitans se sont apperçus que la
terre fournit une subsistance qui coûte
du travail, à la vérité, mais qui est plus
sûre et plus variée ; plusieurs, en conséquence,
se sont attachés à cultiver non-
seulement les vallées voisines, mais encore
les montagnes éloignées , de manière
qu’aujourd’hui on n’y voit de tous côtés
que des champs de blé, des coteaux de
vignes , d’oliviers, et des châtaigneraies.
Le port est formé par un simple golfe
ou anse, en face duquel est ce qu’on
appelle la Tonnara 9 c’est-à-dire l’endroit
où se tendent des filets pour prendre les
thons. Nous nous y trouvâmes dans le
temps de la pêche : un matin nous vîmes
lever les filets, ils contenoient cent dix
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