
C H A P I T R E IX.
Ancidonia ou Cosa.
D e Portercole , en allant vers le levant ,
la mer forme un golphe semi-circulaire,
qui est terminé du côté opposé par un
promontoire très - élevé , sur la pointe
duquel on aperçoit les ruines d’une ville,
connue dans les derniers siècles, sous le
nom d'Ansidonia , et que je reconnus,
comme je le dirai ci-après , pour être l’ancienne
Cosa. La proximité nous détermina
à la visiter 5 nous nous embarquâmes sur
un bâtiment qu’on nomme dans le pays
g o fto , et à l’aide d’un fort vent de
te r re , nous eûmes bientôt traversé le
golphe, et nous débarquâmes à 'la Torre
di S . Biagio , située précisément au-delà
de ce promontoire , à six grands milles
de Portercole.
Le long du rivage, nous vîmes les ruines
de murs antiques qui s’élevoient un peu
au-dessus de la mer, mais dégradés et presque
totalement rasés $ des masses énormes
de maçonnerie baignées et entourées par
les flots ; une galerie ou un bain , dont
les hautes murailles sont taillées dans
la roche calcaire de la montagne même ;
des paves on ne peut plus artistement
composés de petits cubes d’émail de couleur
d’azur , verts, blancs, ou de pierres
colorées, et disposées en compartimens
plus communs, formes d’un grand nombre
de petits prismes longs de pierres calcaires
de diverses couleurs -, le tout uni
et scellé ensemble par un ciment de chaux
extrêmement fort : enfin, d’autres restes
d’édifices somptueux qui s’étendent le long
du rivage dans un espace d’environ trois
cents pas.
Sur le dernier coteau de la colline ou
du promontoire , on voit un grand éclat
ou fente de la roche calcaire, extrême-
ment é le v é , sinueux et fort long, quf
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