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profonde autrefois, mais qui aujourd'hui
est comblée. Divers fragmens de briques,
de tuiles et d’autres matériaux semblables,
annoncent quil dut autrefois y avoir sur
cette cime un édifice, dont il ne reste
plus aujourd’hui d’autres vestiges. (* )
Après avoir repris le chemin de Chia* -
çianoy nous traversâmes un pays glaiseux:
et tufacé, contenant, comme à l’ordinaire
, une grande quantité de testacées
fossiles.
Avant d arriver à S. Alblno, nous trouvâmes
sur le chemin meme une foule de
sources, se répandant çà et là sur la terre,
bouillonnant continuellement, et exhalant
une puanteur sulfureuse qui se fait sentir
de loin. On entend dans quelques endroits
1 eau frémir et bouillonner sous terre ,
{ * ) 11 y en a qui prétendent que son r>om dérive
par corruption , du latin Mans L aton a, ( Mont de La-
tone ) attendu qu il y avoit autrefois, sur ce sommet '
un temple dedie à cette Deesse, orné de statues j ce
qui fait que dans les Itinéraires on appelle ce lieu«df
Statuas, Voyez D o n t, d t situ dauarum. pag. 6 z ,
DANS LE S l ENNO l S . ' 39^
avec un grand murmure, sans cependant
paroître au dehors : elle est couverte par
le sol qui retentit sous les pieds du
voyageur.
L ’eau est froide , et plus ou moins
abondante selon les saisons ; elle l’est plus
en hiver. Elle exhale une quantité considérable
de fluide aériforme, qui est 1er
gaz acide carbonique , et une moindre
dose de gaz hydrogène sulfuré ; au point
qu’en m’approchant de ces sources T
je me sentois suffoqué de leur puanteur.
Au goût, elle offre d’abord une saveur
puissamment acide, et ensuite légèrement
stiptique. Exposée pendant quelques jours
à l’air libre , dans un vase découvert ,
elle s’évente et devient insipide , formant
à sa surface une pellicule de couleur de
rouille, et déposant au fond un sédiment
plus formé. L’un et l’autre examinés avec
les réagens chimiques, ont prouvé n’être
autre chose que l’oxide jaune de fer.
Autour des sources, et là où coule
l ’eau, il y a de l’oxide de fer d’un jaune