Mais je ne veux pas dans ce moment,
trop m’éloigner du plan que je me suis
tra cé, et me bornant actuellement à
exposer mes idées, je vais continuer la
relation de mon voyage. ( * )
Avant de partir de Pitigliano, nous
visitâmes une source d’eau minérale , qui
en est éloignée de trois milles. On l’appelle
( * ) Une circonstance bien propre, à ce que je
crois, à appuyer mon hypothèse , c’est que dans
tout ce pays volcanisé, je n’ai pas trouvé un morceau
de lave compacte ni de basalte. Il est donc très-
possible que les eaux de la mer y aient transporté
d’une grande distance, des scories, des pierres-ponces,
des cendres, des terres, des cristaux et autres substances
semblables incohérentes et légères, vomies par
le cratère : mais les laves en fusion, compactes et
p santés, ont dû, en se refroidissant, se consolider
et en rester peu éloignées. Dans le seul hallier presque
impénétrable del Lamone, on trouve dans le plus grand
désordre des amas de gros quartiers entassés sur les
autres, d’une espèce de pierre caverneuse, qui a
beaucoup de rapport avec la lave; mais en même
temps, ce pays aplani n’offre aucune apparence de
bouche, de cratère, ni aucune trace de courant de
lave en fusion.
Yacqua del bagno ; elle sort de terre sur
la rive du torrent Orientina. Elle est
chaude : sa température étoit alors de
trentè-un degrés, tandis que le thermomètre
n’en indiquoit à l’ombre que dix-huit.
Elle est limpide , inodore et d’un goût
acidulé ; elle bouillonne, en laissant
échapper des bulles d’un fluide aéri-
forme ; elle reste en cet état dans toutes
les saisons $ ce fluide aériforme est le
gaz acide carbonique. Les réagens chimiques
m’ont fait connoître que le sulfate
de chaux y domine, avec une certaine
quantité de carbonate de chaux , et
quelques portions de sel, qui probablement
est le sulfate de soude.
La quantité de sulfate de chaux dont
elle surabonde, en rendant cette eau
moins a c tive , nuit beaucoup à l’utilité
dont elle pourroit être aux environs.
L’abandon où on l’a laissée, et sa position
qui resemble plutôt à une mare
qu à un bassin , en rend l’usage extrê