
trant en légère combustion, se combine
avec une si forte dose d’oxigène , qu’il
se convertit en un véritable acide sulfurique.
Ce dernier, dissous dans l’eau
qui s’est nouvellement formée, se trouve ,
ou isolé, ou passé en nouvelles combinaisons
avec les terres et les pierres
qu’il rencontre et qu’il décompose ; ce
qui produit ces cristallisations séléniteuses
et alumineuses, que l’on remarque en si
grande quantité sur les parois de ces
puits ; ( * ) c’est ainsi, précisément, que
le soufre ou acide sulfurique se réunit
dans le flacon plongé dans la moufette.
Mais d’où provenoit cette chaleur si
(*) On trouve dans ces excavations beaucoup de
pierre calcaire et de selçe corné. L’une et l’autre sont
couvertes de petites molécules d’acide sulfurique ;
puis se décomposent : la première donne la chaux
par le solfate de chaux ou sélénite, et le second
procure l’argile par le solfate d’argile ou alun. Les
diverses gradations de ces décompositions et de ces
nouvelles combinaisons, offrent à l’observateur un
spectacle fort intéressant et instructif,
sensible
sensible aux jambes , tandis que le ter-
momètre marquoit un dégré de chaleur
égal, au-dessus et au-dessous de la surface
de la moufette, et deux degrés de
moins qu’au dehors du puits ? Je regarde
les deux fluides aériformes qui la composent
, comme de très-mauvais conducteurs
du calorique , ils en sont déjà saturés ,
et paroissent plus propres à en communiquer
aux corps qu’elle approche qu’à en
recevoir. Ainsi, mes jambes, quoique
d’une plus forte température , non-seulement
ne pou voient laisser échapper
l’excès de leur calorique dans l’air , mais
encore elles en recevoient davantage de
la moufette environnante j de manière que
ce même calorique , ainsi concentré et
accumulé dans cette partie , m’y faisoit
éprouver une chaleur beaucoup plus sensible
que la température de la moufette
ne sembloit me le promettre.
Enfin , tout en sueur, bien enfumé
et empesté d’exhalaisons sulfureuses, je
sortis de ce tombeau obscur et fétide
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