
des filets de lin extrêmement fin, d’en«
viron huit pieds de large sur plus de
mille de longueur. Ces petits poissons
sont extrêmement délicats et savoureux,
cuits et mangés auflitôt qu’ils sont pris $
mais ils se gâtent facilement, et prennent
promptement un goût piquant , si on
veut les transporter sans préparation. :
c’est ce qui fait qu’on ne les vend frais
qu’aux habitans des pays voisins , ou
bien on les sale et on les dispose conve-
nablement dans des caques et des barils,
( les sardines s’y mettent avec la tête, et
on lote aux anchois ) , et ils deviennent
yn objet abondant de commerce que l’on
peut conserver et transporter à volonté.
Un peu plus loin , on voit au haut
de collines couvertes de broussailles ,
les ruines d’une ancienne abbaye de Bénédictins
, appelée de l'Uccellina > qui
autrefois étoit fort riche et très-puissante
dans ce pays.
Nous parcourûmes la côte fort inutilement
, presque jusqu’à l’embouchure
dü fleuvè Ombrone. Ensuite, abandonnant
la mer, nous dirigeâmes nos pas
vers Montiano, en nous écartant à droite
et à gauche du chemin battu* Sur une
colline appelée la P orchereccia di cu p i>
à quelques milles du fleuve Ombrone,
nous trouvâmes des gabbri de diverses
couleurs qui en forment la charpente,
et de fasbeste vert, tantôt en couches
sur le gabbro lui-même , tantôt détaché
et isolé* Au reste , la pierre la plus commune
sur ces collines , est la pierre de
grès jaunâtre.
Montiano, éloigné de dix milles de
Grosseuo, est un bourg qui est assurément
antique, quoique son nom soit
aujourd’hui le seul monument de son ancienneté.
(*) Sa position sur une colline
très - élevée, dont la charpente est de
(*) M on tia n o tire sort nom du latin M o n s J a n i , et
pfouvs qu’il y avoit autrefois sur cette colline, urt
temple dédié à J a n u s , selon l’usage où étoient les
Anciens, de%âtir les temples auxquels ils avoient 1®
plus d® dévotion, sur des lieux très-élevés.