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ou trois milles de là. Sur la routé, dans
un lieu appelé la Cara di Bririo nous
vîmes sortir de terre des masses de véritable
albâtre qui étoit très-blanc j nous
en prîmes quelques morceaux , qui, après
avoir été travaillés, sont devenus d’un poli
extrêmement fin et très-brillant.
Enfin , nous arrivâmes chez les frères
Antonio et Pietro Zamarchi 9 qui habitent
les montagnes de Catabbio. Celles-ci
tirent leur nom d’une paroisse située un
peu plus en avant sur la colline même
dont l’évêque de Soana est le propriétaire.
Les Zammarchi qui ont pris ce territoire
à ferme le cultivent de leurs proprés
mains ; ils y vivent au milieu de
leur famille : ils nous firent une réception
simple , mais extrêmement gracieuse.
Le lendemain matin nous visitâmes aveo
exactitude les lieux circonvoisins ; nous
étendîmes nos recherches jufques sur la
montagne calcaire de Cortevecchia, à travers
les champs, les halîiers et les fossés,
jusqu’au fleuve Friora , mais toutes nos
d a n s le S i e n n o î s . 3*
peines furent infructueuses. Seulement auprès
de la ferme des Zammarchi, sur la
colline delta Fonte nous recueillîmes une
quantité de manganèse noire qui s’y trou-
voit en grosses boules, mais en petite
masse. Ces dernières, sous une écorce solide
et compacte , renferment souvent un
oxide de fer jaune ou rouge incohérent,
et de forme terreuse avec une très-petite
quantité de silex qu’elles perdent , si
quelque accident vient à les rompre , de
manière qu’elles restent vides et celluleuses
précisément comme les manganèses
cratiformes , qui se trouvent à Chianciano
et sur la colline de Sainte-Cécile, dans
la province supérieure.
Au reste, le terrain de cette colline,
est pour la plus grande partie ocracé,
qualité qu’il doit sans doute à ces géodes
de manganèse , dont l’intérieur est une
terre martiale j les morceaux de leur
écorce solide se trouvent mélangé^ parmi
cette dernière.