
En-dessous et sur le penchant de la mon*
tagne , nous trouvâmes vers la moitié de
sa hauteur , tant du côté du midi que
du cote du couchant, des sources abondantes
d’une eau limpide , légère, fraîche,
et très agréable au goût. 11 seroit très-
facile et peu dispendieux, de parvenir
à reunir ces eaux qui se dispersent inutile*
ment, et de les conduire dans des canaux
au pied de Montai et de la colline voisine
de Capalbio , pour rétablir et préserver
la santé de ses habitans des maladies qui
les affligent. Mais ce projet qui pourrok
bien se réaliser avec le temps, peut pa-
roître chimérique et inutile, dans l’état de
dégradation continuelle où se trouve aujourd’hui
ce malheureux pays. Au sommet
de Monteti nous trouvâmes, sans nous y
attendre , un ouvrage fort singulier fait de
main d’homme.
Il consiste en une aire ou plate-forme
d’environ deux cents pieds de diamètre.
Elle est environnée d’un mur fait de pierres
de taille sans ciment, et flanqué en dehors
par un bastion qui descend en talus jus*
qu’à un terre-plein obscur, qui a l’air
d’un fossé, qui aujourd’hui efl: comblé.
Ce terre-plein a à peu près vingt - neuf
pieds de large , et est entouré d’un autre
petit bastion de terre rapportée qui s’élève
un peu , et forme une espèce de couronnement,
Ce petit bastion descend également
en talus jusqu’à un autre terre-plein creux qui
est pareillement couronné d’un petit bastion
de terre rapportée , semblable au second ,
de manière que de celui- ci jusqu’au premier
il y a une distance de soixante et
seize pieds en droite ligne. On voit à la
première enceinte et la plus intérieure
les traces d’une entrée, au dehors de laquelle
sont encore les vestiges de deux édifices
ronds, ou de deux tours qui sont rasées
et construites de pierres sans ciment, qui
défendent l’entrée de chaque côté. La
plate-forme intérieure qui forme la cime
de la montagne , est encombrée de hê*
très, d’érables, d’arbustes nombreux , et
d’autres plantes sauvages. Mais on n’y
voit aucune apparence d’édifice , aucun
vestige d’habitation. Les gens du lieu