
ferme plus de quinze cents habitans, et
les campagnes circonvoisines presque autant.
On y cultive plusieurs arts 5 elle a
quelques manufactures, et son commerce
est assez considérable , sur - tout avec la
Maremme. L’élévation de son site fait qu’on
y respire un air pur ; mais en h iv e r , le
froid y est très-vif, et il y fait presque toujours
beaucoup de vent. Son terroir mon-
tueux et pierreux exerce beaucoup l’industrie
de ses cultivateurs , et malgré
la rudesse du lieu , ils y cueillent des
fruits exquis, beaucoup d’huile , et surtout
du vin excellent ; et ce gracieux
et divin muscat de Mont ALcino
quel gra^iosetto ,
quel si divino
moscadelletto
di Mont Alcino ,
que Rédi, dans son dithyrambe, appelle
les délices des dames , est en général
extrêmement goûté des hommes.
Nous employâmes quelques jours à
parcourir le territoire de Mont Alcino, et à
D A N S LE S l E N N O l S . ±9 f
çn observer les productions naturelles.
Voici le résultat de nos observations :
La charpente de la montagne offre des
bancs de pierre de grès et de pierre ci-
cerchine. La pierre de grès est tantôt
jaunâtre, tantôt bleuâtre ou serena , et
celle-ci est ordinairement contiguë, et unie
à la jaune sans intervalle. Le plus souvent
elle est en partie effervescente, à raison
des molécules calcaires qui entrent dans
sa composition $ il y en a aussi de fissile
non effervescente, et qui est souvent
dendritique.
Les pierres eicerchines, dont on trouve
souvent des masses considérables sur ces
penchans , varient pour le grain et la
couleur. Les unes ont le grain fin , les
autres l’ont plus g ro s , sont très-dures,
et ne sont susceptibles que d’un poli grossier
; d’autres sont employées à paver
les chemins, et s’y polissent presqu’ aussi
bien que le granit. Enfin, ce sont des
brèches composées de petits cailloux, les
uns de quartz, les autres de calcédoine,
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